Le patron du Medef, Pierre Gattaz, a revendiqué dans une petite phrase assassine que les chômeurs soient soumis à de plus grands contrôles lorsqu’ils touchent des allocations. Il craint que les sans-emplois empochent de l’argent qui ne leur est pas dû. Il a du point de vue formel raison, mais se rend-t-il compte quelles seraient les mesures à prendre? Il faudrait engager du personnel, que ce soit à la bourse du travail, aux douanes afin de combattre plus efficacement le travail au noir et mettre en branle l’administration fiscale afin qu’elle se penche sur des patrons qui n’ont pas de scrupules à faire travailler des gens en pratiquant la méthode « passe-enveloppes ». Ni vu, ni connu! Tout ce que j’évoque ici est évidemment illégal, mais il est pratiquement impossible de mettre sur pied un tel système de surveillance, qui à cause de la corruption serait très rapidement caduque. L’attrait de tels délits semble encore porter des fruits. Je procéderais différemment, car je sais que pour la plupart des personnes concernées, le chômage n’est pas une panacée. Qu’il est la cause de dépressions et finalement qu’il peut mettre en danger l’équilibre d’une famille, qu’il incite à l’alcool, de loin pas seulement pour des raisons pécuniaires, mais que le fait de se trouver rejeté du cadre dans lequel on vit est une épreuve terrible à passer. Et l’impression de ne plus servir à rien cause des dommages psychologiques considérables. Puis il y a l’amour. Un homme meurtri dans ce qu’il y a de plus profond en lui, ne peut pas jouir de l’empathie provenant des êtres aimés, car il y a toujours un sentiment de culpabilité, même si son « débrayage » s’est déroulé seulement pour des raisons économiques. Comment serrez sa femme contre soi en ne sachant pas ce que seront les lendemains. Weiterlesen