Matteo Salvini, le sulfureux ministre de l’intérieur de l’Italie, un peu néofasciste de son état, a menacé Roberto Saviano, l’auteur de « Gomorra », de lui retirer la protection policière, si ce dernier continuait à le critiquer à cause de sa politique migratoire. Depuis une dizaine d’années des gendarmes veillent à sa sécurité. Son livre, qui a été vendu à dix millions d’exemplaires, est une critique sans merci contre la mafia. Cela lui a valu des menaces continues de mort. En proférant de tels propos, Salvini, qui devrait être garant de la sécurité de ses compatriotes, envoie un message aux parrains qui est évocateur, en leur donnant libre voie à leurs méfaits. Je ne sais pas s’il en est vraiment conscient, mais l’effet pourrait être désastreux. Cela voudrait dire que tous ceux qui essaient de remettre en question le chef de la Ligue, ne peuvent plus être sûrs de leur vie. Comme je l’avais de son temps démontré en ce qui concerne Silvio Berlusconi dans un de mes films, les liens entre certains gouvernements italiens avec la mafia sont existants. Comme elle s’est infiltrée dans toute l’administration, elle paralyse l’appareil de l’État, en faisant chanter certains politiciens, qui n’ont pas toujours une veste blanche. Tout au moins on s’arrange. Cela me rappelle ma jeunesse, où j’avais été engagé comme metteur-en-scène à Marseille. Il était évident que la municipalité, aussi efficace qu’elle était, ne pouvait pas ignorer le clan Guérini. Un bon maire comme Gaston Deferre devait s’arranger avec eux, sinon la ville était ingouvernable. Il est évident que c’était une réalité qui ne lui plaisait pas, mais comment faire autrement. L’Italie est dans la même situation. Une raison de plus de bien peser ses mots avant de les rendre publics. Weiterlesen