Je suis bien conscient que je vais me rendre la vie difficile en écrivant cet article. L’attentat d’Istanbul m’a choqué. Qu’il soit dit : je condamne de tels actes car ils sont lâches. En s’attaquant à des innocents, les auteurs se désavouent eux-même. Bien que je puisse comprendre la colère des uns et des autres, je pense qu’il est du rôle d’un État d’agir tout d’abord d’une manière raisonnée. Cela implique de ne pas mettre tout le monde dans le même panier, ce qui se fait actuellement en Turquie. Je réprouve l’arrestation des membres du parti kurde, qui soit dit en passant, condamne les attentats et la violence en général. Les membres du gouvernement me répondraient probablement que parmi les députés il y a des brebis galeuses. Si c’est le cas, il faut qu’il y ait enquête et que les responsabilités soient précisément définies. En apportant des preuves, je me plierais évidemment aux résultats des investigations. Ce qui me déplaît c’est le principe de la faute collective, qui dans ma compréhension du droit ne peut pas être appliquée unilatéralement. S’il s’avère qu’il y a des criminels parmi ceux qui sont soupçonnés, il faut que la justice sévisse dans le cadre des lois. Je m’oppose par contre, contre tous verdicts ayant un arrière-goût de lynchage. Si la haine se propage encore, il n’y aurait guère d’espoir d’une réconciliation au niveau national. Il devrait être dans l’intérêt de Recep Tayyip Erdoğan de calmer les esprits, que ce soit dans son camp ou ailleurs. Pour l’instant, en suivant une démarche musclée, il pourra fortifier son pouvoir qui est déjà énorme dans un pays qui se dit démocratique. Mais c’est un plan d’une durée limitée. À long terme il faudra bien qu’il tente tout pour réconcilier sa nation. Weiterlesen