« Je suis de prime jeunesse, j’ai plus de 80 ans ! ». C’est ce que disent les vaches à lait en broutant l´herbe sur un pâturage dans les Alpes. Elles regardent le Mont-Blanc et se vantent qu’elles sont de plus en plus nombreuses. Elles sont à la retraite, mais on cherche néanmoins à les traire. Je veux parler des seniors qui deviennent de plus en plus nombreux, pour l’économie une panacée ce que prétendent certain. Chez ceux qui comme les écureuils ont amassé un pécule, on cherche à leur soutirer de plus en plus de pèze, afin de faire marcher le commerce, pour remplir les caisses de l’État, mais est-ce sensé ? Qu’on le veuille ou pas, une vache en fin de parcours le restera, même si elle fait du fitness du matin au soir, même si elle broute de l’herbe bio ou lit du Kant. Vous avez devinez. Pour l’économie le troisième âge peut être aussi un atout de taille. Le but est d’inciter les vieux, dont je fais partie, de dépenser plus afin de compenser le manque à gagner ailleurs, comme chez beaucoup de jeunes qui se trouvent sans boulot avant même d’avoir commencé. C’est évidemment un marché à exploiter, mais il n’est pas garant pour un avenir meilleur, car il est limité dans le temps, les vaches vous le confirmeront. Mais cette corne d’abondance a un effet pervers. Elle se nourrit des rentes, des aides sociales, des assurances-vie. Elle ne se réfère plus à la plus-value du travail, car en principe les grabataires sont en veilleuses. C’est-à dire que l’argent pouvant être dépensé provient des jeunes générations. Cela serait en quelque sorte une ristourne. Je pense qu’il est important de le dire. Du point de vue social, c’est le principe des vases-communicants.

on, je ne m’oppose pas du tout, que les seniors dépensent plus, mais qu’ils n’oublient pas que cet argent est souvent d’une nécessité absolue pour leurs enfants et leurs petits-enfants qui se trouvent en précarité, due souvent à cause du chômage. Sans aide des aînés, ils devraient souvent mettre la clef sous le paillasson. C’est ça la réalité. Pour faire une analyse du marché que représente les retraités, il faut résoudre cette équation et à mes yeux cela ne réussira pas. Qu’on le veuille ou pas, les caisses seront un jour vides faute d’actifs en mesure de cotiser, à cause d’un État en chute-libre. C’est ce que m’ont soufflé les vaches à lait, afin de ne pas déclencher un vent de panique. D’accord que les vieux contribuent plus au panier de la ménagère, mais pas sur le dos des viennent-ensuite. Et c’est justement là que je vois des problèmes. Il y a encore peu, je voyais favorablement une exploitation plus systématique des réserves amassées par certaines personnes âgée. Mais je crains que les revenus ainsi assurés ne seront qu’une partie infime des dépenses qu’amène un vieillissement accru de la population. Quel est ma missive ? Avant tout de ne pas jouer avec des cartes truquées, faire un bilan clair et honnête. Bien sûr il est impossible d’obliger les gens à ne pas acheter, mais il faut néanmoins leur faire comprendre que ces réserves doivent avant tout servir à contribuer en partie à leur quotidien, à combler un peu le gouffre des frais occasionnés par les soins. Il faut faire en sorte que les jeunes ne portent pas de plus en plus le poids des retraites, des aides de toutes sortes. Il faut tout faire afin de maintenir l’équilibre !

pm

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