Dans un nouveau livre d’école concernant l’enseignement de l’islam au Maroc, il y est stipulé que la philosophie n’est pas compatible avec la religion, qu’elle la remet en question. Une pensée salafiste ayant pour but de freiner toute réflexion. Il est évident pour moi qu’un tel interdit est l’égal d’un certain bourrage de crâne, qui a pour but l’obscurantisme. S’il y a bien un domaine où la philosophie est demandée, c’est bien dans celui de la foi. Il est du droit le plus absolu de réfléchir aux paroles saintes et de les interpréter sans pour autant se soumettre à des interdits. La croyance n’est pour moi pas incompatible à la réflexion, au contraire. C’est là quelle prend de la valeur, car elle est ainsi acceptée pas comme étant un codex immuable. Une hiérarchie religieuse craint de toute évidence une telle démarche, car elle prête à discussion. On peut partir du point de vue que la foi ne se discute pas, qu’il faut la prendre telle qu’elle est. Mais c’est justement ici que le bât blesse. La vérité ne peut que se développer sans réfléchir à la teneur des versets. Il est pour ainsi dire impossible de s’y fier à la lettre sans interprétation. N’est-ce pas la raison pour laquelle il y a des imams ? Leur rôle n’est-il pas d’expliquer la teneur de la parole divine ? C’est justement là qu’il y a contradiction. Cette attaque contre la philosophie est à mon avis bien plus un acte politique que théologique. Si la religion, peu importe laquelle, n’avait que pour but d’imposer sa vérité ou ce qu’elle considère comme l’étant, elle freine la culture et est une entrave à l’instruction. Elle ne peut pas subsister sans des pourquoi. Émettre des lois totalitaires est un moyen de passer sous narcose tout un peuple en l’obligeant à se soumettre. L’interdiction de réfléchir est déjà en soi une absurdité, Elle est un obstacle insurmontable au progrès dans tous les domaines. Je crains que l’exemple marocain sera suivi ailleurs, aussi par des églises chrétiennes ou par le judaïsme orthodoxe. Weiterlesen