Je me souviens d’une femme impressionnante. Il y a des années j’eus l’occasion de faire une interview de Simone Veil, chez elle près des Invalides. Ce qui m’avait motivé de la voir, c’était qu’elle avait osé nager à contre-courant. Contre la majorité de ses amis politiques, contre l’obscurantisme en général. D’avoir su imposer l’IGV dans un pays qui jusqu’alors était encore considéré comme conservateur, avait été une contribution plus qu’imposante pour les droits de la femme. Elle avait fait comprendre au pays, que ces dernières étaient bien isolées lorsqu’il s’agissait de prendre des décisions essentielles, comme celle de garder un enfant. Il était pour elle impensable de ne pas les seconder. Au lieu de passer par quatre chemins, elle a eu la sagesse et avant tout le courage de faire passer l’essentiel, celui de pouvoir décider de leur destin. Et ceci contre l’avis de l’Église, des biens-pensants qui n’avaient que de bonnes paroles pour les conseiller. Respect ! Simone Veil avait vécu la Shoah et avait survécu. Je pus voir le matricule tatoué sur son bras. Elle ne l’avait pas fait effacer. Il était au contraire un cri d’espoir… Oui, je ne parle pas de désespoir. La preuve que les hommes et les femmes qui avaient survécu cette horreur, avaient un devoir de mémoire à remplir. Mais pas que cela. Elle a prouvé qu’il fallait se dépasser et construire quelque chose de positif pour la société. Dans son cas à elle, c’était la dignité et l’émancipation de la femme, ainsi que de tous ceux qui pour des raisons arbitraires sont blessés, mis à l’écart de la société. Weiterlesen