L’État a charge d’âme aussi pour « ses brebis galeuses ». Au premier juillet il y a avait dans les prisons françaises 70 710 détenus, soit 48 % de plus qu’en 2001. Les tribunaux ne veulent pas être responsables de laxisme et exigent que les peines soient appliquées. Cela va aussi dans le sens d’Emmanuel Macron qui plaide pour plus de clarté et de rigueur. Contrairement à ce qui se passe en Allemagne, au Pays-Bas ou en Italie, où on cherche à dégorger les établissements pénitentiaires. 60 % des personnes sont emprisonnées dans des établissements dépassant de 120 % leurs capacités normales. Dans certaines prisons le taux de densité est de 150 %. Dans un discours à Agen le 6 mars de cette année, le président préconisait de faire un état-des-lieux en reprenant le cas-par-cas des diverses situations. À par l’application immédiate des peines de plus de 12 mois, il était partisan de libérer tous ceux pour qui l’emprisonnement est inutile ou à la longue contre-productif comme les cas où chaque séjour encourage la récidive. À Fleury-Mérogis, la plus grande prison européenne, onze suicides ont eu lieu depuis janvier 2018. On se tue sept fois plus qu’à l’extérieur. Comme ce jeune de 25 ans ayant pris les transports publics sans ticket et ayant été condamné à trois mois de prison-ferme ou pour ce conducteur qui au volant de sa voiture n’avait pas d’assurance. Au lieu de deux mois, la peine capitale, car ils se sont tués. Dans de tels cas, comme on peut le voir, il n’y a pas de logique absolue. Des peines anodines se transforment en calvaires. N’en déplaise à tous ceux qui voudraient voir appliquée la poigne de fer. Nous avons affaire à ce que je nommerais des délits de négligence. Des personnes se trouvant plongées d’un seul coup dans des conditions des plus précaires, n’ont plus personne à qui parler. Les gardiens et les gardiennes sont complètement dépassés vu le manque de personnel. Weiterlesen