3000 personnes ont été évacuées au centre de Berlin, à deux pas de l’Alexander Platz, car une bombe américaine de la seconde guerre mondiale a dû être désamorcée. Lorsqu’on voit les films qui ont été tournés peu après la reddition du régime hitlérien, où la capitale du Reich n’était plus qu’amas de ruines, il n’y a pas de quoi être étonné. Ce qui par contre est pour moi une des raisons d’admirer cette ville, est le fait qu’elle a réussi chaque fois à se remonter. Les citoyens n’ont pas jeté l’éponge, même au temps de la libération. Beaucoup d’hommes ne sont pas revenus. Soit ils étaient morts ou prisonniers en Sibérie ou ailleurs. Ce sont les femmes, qui les premières, ont débarrassé les gravats. Et ceci de leurs mains. Le spectre de la mort flottait encore sous ce qui restait des immeubles. Je me rends à peu près tous les deux mois et demi à Berlin, où habite ma fille et sa famille, l’occasion d’avoir une autre approche en ce qui concerne ses habitants. Ce que je ressens en premier lieu, c’est une attitude solidaire. Celles de personnes ayant connu de rudes épreuves, la dernière ayant été la division de la ville. Ce n’est qu’à partir de 1989 que les gens vivent une relative normalité. Mais il y a un fait, 30 ans après, il y a encore des disparités entre l’Est et l’Ouest de la métropole, de grandes différences de caractère. La preuve que Berlin n’est pas faite d’une pièce. Dans certains quartiers on sent encore les relents du socialisme, d’une gouvernance ayant été menée d’une main de fer. Les gens de l’ancienne capitale de la RDA sont plus modestes dans leurs aspirations, plus terre à terre. On sent qu’ils n’ont pas été choyés par les alliés occidentaux, qu’ils n’ont pas eu de privilèges. On les sent plus proches par rapport de l’un à l’autre. Weiterlesen