La condamnation à mort de l’ancien président égyptien Mohamed Morsi est un pas dans une très mauvaise direction. On lui reproche d’avoir organisé des évasions lors des événements de 2011 et ceci avec l’aide du Hamas et du Hezbollah libanais. L’actuel chef de l’État, Abdel Fattah al-Sissi, semble vouloir s’en prendre ainsi au mouvement des Frères Musulmans, qui a encore aujourd’hui un certain poids en Égypte. Au lieu de favoriser l’apaisement, il jette de l’huile dans le feu. Cela pourrait aboutir à l’effritement du pays, qui aurait besoin de soigner ses plaies et de chercher son avenir dans une société pluraliste. Ce qui se passe maintenant est du ressort du passé : œil pour œil, dent pour dent ! Les adhérents de l’ex-président Morsi ne sont certes pas des enfants de cœur, mais vouloir les éliminer physiquement ne peut que nuire à tous ceux qui aspirent à la paix. J’ose espérer que le gouvernement se modérera et qu’il commuera les peines en détentions. La peine capitale est le plus mauvais moyen de pacifier un peuple. Faire jouer ses muscles est une réaction à court terme. Tous régents devraient le savoir. Qui veut gouverner dans la durée doit agir avec discernement. Sans le soutien du peuple rien n’est possible. Comme l’histoire le démontre toujours à nouveau, son appui peut capoter d’une minute à l’autre. Il n’y a rien de plus capricieux que l’opinion publique. Weiterlesen