Il fêtera aujourd’hui le 14 juillet en compagnie d’Emmanuel Macron. Il verra défiler les troupes aux Champs-Élysée puis il ira déposer une gerbe sur la tombe du soldat inconnu. Voici en partie le programme auquel Donald Trump devra se soustraire. L’invitation de venir à Paris lui fera oublier, tout au moins pour un moment, ses déboires à Washington. Le Russiagate semble l’atteindre plus profondément que ce qu’il voudrait avouer. Il ne fait aucun doute que le premier homme des USA est affaibli, qu’il cherche toutes diversions afin de se soustraire à ses soucis. Malgré les critiques, il est bon que le Président l’ait accueilli en France. Il est bien connu que Donald Trump aime le faste et qu’il doit se sentir honoré de faire partie de la fête. Peut-être l’occasion pour lui de se modérer un peu. Emmanuel Macron lui a bien fait savoir, que dans le domaine de la protection du climat, leurs positions étaient très éloignées. Lors de sa réponse au cours de la conférence de presse, sa réponse n’a pas été aussi cassante que ce qu’on aurait pu attendre. Il s’efforça d’être diplomatique afin de ne pas blesser son hôte. J’ai l’impression que Donald Trump s’est roulé dans la farine. Je ne pense pas qu’il soit revenu sur ses positions, comme le mépris qu’il porte à l’OTAN, à l’UE qu’il voudrait voudrait voir éclater. Son intervention à Varsovie a montré son vrai visage. Tout cela Macron le sait, la raison pour laquelle il veut lui montrer que la position de la France restera immuable en ce qui concerne avant tout l’Europe. Je pense que son homologue américain a une certaine estime pour cet homme encore jeune, qui l’aborde à égalité, qui lui fait sentir qu’il ne se fera pas intimider par lui. Pour Trump un battant qui correspond parfaitement à ses vues de ce que devrait être un adversaire qu’il respecte. Un homme qui n’a pas de complexes de le contredire, qui lui tient tête. Des qualités indéniables pour lui, qui a toujours été habitué à se battre, que ce soit dans ses affaires – plus ou moins nauséabondes – ou dans la politique, où la provocation fait partie de sa panoplie de combat. Weiterlesen

80 tués, une centaine de blessés, c’est le bilan tragique d’un attentat solitaire perpétré hier soir à Nice. Un camion est entré dans la foule qui admirait les feux d’artifices sur la Promenade des Anglais. Il a pu être arrêté après deux kilomètres de carnage. Le conducteur, un franco-tunisien, a été tué par balles. Une fois de plus le calcul de l’EI se réalise. Cette organisation a demandé à ses partisans d’agir en solitaire, de tuer les incroyants en particulier aux USA et en France. Des représailles pour les attaques aériennes perpétrées chaque jour sur le territoire syrien ou irakien. Comme on le sait, l’EI perd de plus en plus de terrain dans cette région secouée par la guerre. Le résultat : une recrudescence des attentats hors de ces régions. Cela ne s’arrêtera pas là, j’en suis sûr. Nous vivrons de plus en plus dans l’insécurité, car nous pouvons à tout instant être victime de telles horreurs. Je m’incline devant les victimes de ce drame. Je suis bouleversé qu’au nom de la religion de tels crimes puissent être commis. Que dire encore ? Peut-être qu’il ne faut jamais fléchir devant la violence, que malgré ce deuil il faut continuer à vivre comme nous l’entendons. Fêter comme cela a été le cas à Nice et surtout pas laisser place au fanatisme. Notre premier réflexe pourrait-être la vengeance. Elle est mauvaise conseillère. Que Dieu nous donne la force de pardonner ! Peut-être une utopie qui dépasse de loin nos possibilités, mais la paix ne pourra que s’instaurer si nous arrivons à le faire. Je ressens une profonde tristesse mais aussi de la colère. Je dois me forcer pour rester un temps soit peu calme, mais que reste-t-il d’autre à faire ?

pm

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Pierre Mathias