Les faits : Au tour de France l’Australien Rohan Dennis a abandonné sans qu’il y ait des raisons concrètes de le faire. Ceci au 93 kilomètre de l’étape entre Toulouse et Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). Le lendemain eut lieu le contre-la-montre à Pau, qu’il aurait pu gagner. « Je suis très déçu de quitter la course, mais étant donné mon sentiment actuel, c’était la bonne décision. » a-t-il ajouté par la suite. C’est un cas de burn-out qui n’est pas dû à un quelconque échec, au contraire. Lorsque un homme comme lui fait le vide autour de lui, il s’agit d’en savoir les raisons. Rohan Dennis, 29 ans, a donné au Podcast Stanley Street social, l’explication suivante : « Je me demande parfois : “Mais qu’est-ce que je suis en train de faire” ? En 2018, je crois que je me suis dit une demi-douzaine de fois : “Je pourrais tout laisser tomber maintenant.” En janvier dernier, je n’avais plus envie de remonter sur mon vélo, j’étais lassé de ce sport. » Ce n’était pas une marotte d’un acteur qui est las de tout le cirque que le vélo engendre, mais d’un coureur qui en a fait son gagne-pain. Il était bien au courant de ce que cela allait provoquer dans sa vie. Un changement radical d’activités, peut-être l’effondrement d’un rêve. Je prends ce cas, car il est pour moi d’un grand intérêt lorsque je vois ce qui se passe au sein des entreprises. Nous avons souvent affaire à des hommes et des femmes ayant du succès, mais pour y arriver devant s’investir totalement. Cela représente une course incessante contre tout ralentissement.

Une situation mentale qui pourrait être comparée à une chasse à courre, où la victime va jusqu’au delà de ses possibilités. Un jour elle craque, sachant parfaitement qu’elle sera en fin de compte jetée en pâture aux chiens pour la curée. Souvent des personnes dont le train de vie est envié de toutes parts. Il y a chez elles un point de rupture. La conscience qu’elles ne tiendraient pas le coup, d’autant plus qu’elles savent parfaitement bien quelles sont les raisons de leur dépression. Il y a souvent une situation intérieure de non-retour, qui est le plus souvent très pénible à supporter. Rohan Dennis ne voulait probablement ne plus pédaler dans le vide. Avec les efforts que les sportifs font au tour de France, il est évident que tout homme intelligent se pose quelques questions. Faut-il qu’il joue au surhomme afin de satisfaire les boss des agences de pub, qui n’ont qu’un seul but, celui de la rentabilité. Un burn-out, il s’agit d’une maladie, non pas d’un caprice, démontre à quel point l’homme peut se sentir mal dans la peau, s’il n’accepte pas ses aspirations. Royan Dennis a été très conséquent dans sa démarche. Peut-être a-t-il évité l’effondrement complet. Un point essentiel de réflexion pour tous qui se trouve dans une telle impasse. Il a pris les devants, sachant peut-être qu’il pourrait un jour tomber malade mentalement. Il a eu la chance, mais aussi la lucidité de sauter par dessus le Styx lorsqu’il avait encore la constitution de le faire. Matériellement cela n’a pas pu lui faire tant de mal, car un sportif de haut niveau amasse un bon pécule lui permettant, de ne pas se casser complètement la figure. Qu’en est-il de ceux qui ne sont que des cadres moyens ? Sans un rebond de leur part, ils s’acheminent en direction du néant, de la disette qui est de plus en plus de mise dans ce milieu.

pm

https://www.lemonde.fr/sport/article/2019/07/24/tour-de-france-dans-le-peloton-aussi-le-burn-out-guette_5492726_3242.html

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