Comment a-t-on pu vendre des concessions à des sociétés privées concernant les autoroutes ? Une question qu’on est en droit de se poser, lorsqu’on constate quels abus sont monnaie-courantes concernant les « droits de passages ». Le tarif dans beaucoup de cas est abusif, car bon nombre d’investissements de base sont amortis. En partant de cette prise en otage des automobilistes, je me pose la question, si une nationalisation du réseau autoroutier ne serait pas la meilleure des solutions ? Ce serait évidemment une gifle envers Bruxelles, qui prône le libre commerce à tous les niveaux de la société. D’avoir à l’époque galvaudé ainsi la souveraineté nationale est pour moi incompréhensible. Le droit à la libre circulation, comme l’accès à l’eau et à l’énergie, font parties de notre patrimoine à tous. Je sais, à l’époque les gouvernements successifs voulaient ainsi encourager la construction d’un réseau territorial de routes à grande vitesse. Contrairement au TGV, ils se sont remis au secteur privé pour financer les travaux. Mis en place en 1961 ce système de péage devait être limité dans le temps. On en est loin ! 53 ans plus tard, Ségolène Royal envisageait de rendre l’accès aux autoroutes gratuit le week-end, ce qui aujourd’hui est considéré par Matignon comme étant utopique. Je trouve insupportable que tous ceux qui sont obligés d’emprunter les autoroutes soient pressés comme des citrons. Vouloir réduire de 30 % le prix du péage, pour des personnes qui prennent plus de dix fois la même route en un mois – il est question des pendulaires – est bien joli, mais cela ne résout pas le problème de base. d’autant plus qu’il est question d’augmenter les tarifs dès le premier février.
Tout ceci ressemble bien à ce qui se passe dans les républiques bananières, où les grands trusts peuvent traiter le peuple à leur guise. Que seul le profit joue un rôle au détriment du peuple, est totalement répréhensible. Pour financer en partie les autoroutes, je plaide par contre pour une vignette valable partout en Europe. Ce serait une bonne solution, au lieu de remplir son pare-brise avec auto-collants de tous pays, difficile à gratter en début d’année. Tout cela me rappelle le prélèvement de taxes de passage, comme cela était pratiqué depuis le Moyen-âge par de grands clans à caractère mafieux. Si tous les dix à vingt kilomètres il fallait passer un péage, il y aurait un tollé général. Étrange que pour les concessionnaires autoroutiers cela passe comme une lettre à la poste. Je considère de telles contraintes comme étant totalement restrictives par rapport à mon droit élémentaire de mobilité. Vous me direz, que j’ai la possibilité de prendre les nationales, qui elles sont gratuites. D’accord, mais ne devrais-je pas avoir la liberté de faire le choix ? Je suis d’avis que nous redéfinissions ce que sont nos droits et nos devoirs concernant les domaines vitaux. La grande discussion amorcée depuis mardi, serait un forum adéquat pour redéfinir nos positions. C’est une différence de taille si je me rends dans un magasin pour y acheter un objet, qui à la rigueur dont je pourrais m’en passer, que de devoir payer le droit de se mouvoir ! Et ceux qui travaillent loin de leur domicile ? Ils sont les lésés !
pm