Emmanuel Macron a adressé hier une lettre à ses compatriotes, où il esquissa ce que sera le grand débat national qui aura lieu du 15 janvier au 15 mars. Une première tentative de démocratie directe sous la Cinquième République. Elle est pour les citoyens une grande chance, celle d’avoir une influence accrue sur la marche de l’État. Quatre thèmes généraux ont été proposés par le président, soient „mieux accompagner les Français pour se loger, se déplacer, se chauffer“, „rendre notre fiscalité plus juste, plus efficace, plus compétitive“, „faire évoluer la pratique de la démocratie“ et „rendre l‘État et les services publics plus proches des Français et plus efficaces“ La question de l’immigration serait intégrée aux questions liées à la citoyenneté. Ce qui est demandé aux Français est un apport politique positif, non de la casse. Il s’agira de réfléchir, de faire des propositions concrètes, qui pourraient bien être reprises par le gouvernement. Mais ce qui compte dans une telle démarche, c’est justement la reprise par l’exécutif des revendications évoquées dans des comités citoyens qui seront institués dès demain dans tout le pays. Une marche-à-suivre qui dans la lettre laisse encore a désirer, mais j’espère que nous aurons bientôt une réponse plus précise de la part du Palais de l’Élysée. Il va sans dire que j’approuve cette initiative que j’avais proposée au début du quinquennat précédant au premier-ministre. Il en allait de l’organisation d’États généraux, en parallèle aux députés, aux maires, aux conseillers généraux et j’en passe.
Un nouveau modèle de gouvernance, qui rappelle celui de la Suisse, où le référendum est de mise plusieurs fois par an et ceci à tous les niveaux, de la commune au conseil fédéral. Mais aussi le droit d’initiative, où tous citoyens peuvent faire des propositions de loi, à condition de recueillir le nombre de signatures nécessaires. C’est aussi une remise en question des décisions prises. Un système à priori assez encombrant quant à l’efficacité, mais qui en fin de compte fonctionne bien mieux qu’on peut le croire. Le projet du président est ambitieux, car il remet les fondements de la République en question. Aussi celui de sa fonction. Si je crois au fond de sa pensée, son rôle serait celui d’un modérateur qui aurait le devoir de rendre concret les idées évoquées. Mais d’après son statut de chef de l’État, il aurait évidement le devoir d’amender certaines des options proposées, de rédiger des contre-projets, qui à mon avis devraient être soumis à l’approbation ou au rejet des citoyens. Dans un tel cas il devrait y avoir plus de votations. Et le rôle des élus ? Sans aucun doute ils devraient être les avocats du peuple. Ils devraient faire passer vers le haut les états-d’âme et trouver des solutions efficaces afin d’arriver à des compromis. Voilà un mot qui semble ne pas figurer dans le dictionnaire pour les Gilets jaunes, qui se disent que seules leurs revendications sont valables, qui exigent que les autres – évidemment les néolibéraux que nous sommes ! – soient mis hors d’état de nuire. Une démarche totalitaire, qui est l’opposé du grand débat national. Il serait temps que la France silencieuse sorte enfin de sa réserve et soutienne de toutes ses forces cette initiative d’Emmanuel Macron !
pm