Je veux parler de la police municipale lorsqu’elle n’est pas armée. Voici un fait afin de comprendre ce qui se passe concrètement. Dans notre résidence, dans le département de l’Ain, qui se trouve à deux pas de Genève, un canton où la criminalité est des plus fortes, nous avons « régulièrement  la visite » de jeunes délinquants. Probablement souvent des junkies en manque de came. Il y a peu, deux d’entre-eux ont réussi a s’introduire dans le garage sis sous notre appartement. Une de nos meilleures amies, qui habite à côté, a donné alarme à la police, qui lui a fait comprendre, qu’elle était totalement dépassée. « Vous pouvez déposer plainte, mais cela ne servira pas grand-chose ! Néanmoins nous enverrons deux de nos collègues !» Le bruit devint de plus en intense. Les voleurs savaient probablement qu’ils n’avaient rien à craindre et semblaient vouloir se défouler. Notre amie, qui a du courage à revendre, est descendue au garage avec une batte de base-ball. Les deux intrus ne s’attendaient pas à une telle rencontre et ont pris leurs jambes à leur cou. Les agents municipaux, qui étaient arrivés entre temps, essayèrent bien de les chercher, mais ils n’avaient guère d’illusions. « Que voulez-vous que nous fassions ? Nous ne sommes pas armés ! » Je me permets humblement de me poser la question, à quoi bon financer de nos deniers une police qui sert strictement à rien d’autre que de dresser des PV en cas de faux stationnement ?

Si les édiles locaux pensent que seul l’uniforme peut faire effet, ils se mettent le doigt dans l’œil. La police municipale pourrait reprendre le rôle de la police de proximité, que Nicolas Sarkozy s’était empressé d’éliminer, un manque de perspicacité déconcertant. C’est à ce niveau que la grande criminalité et le terrorisme se développent. Mieux que les gendarmes ou la Police nationale, ces fonctionnaires connaissent les structure démographiques de leur commune ainsi que les problèmes sociaux qui pourraient en découler. Ils ont l’avantage de pouvoir mettre souvent des noms sur les visages. Je revendique que la police municipale ne fasse plus office de figurants d’une opérette, où seul l’uniforme compte. Il ne fait pour moi aucun doute : ils doivent être armés. Mais cela ne suffit pas. Comme elle se trouve sur le devant de la scène, elle est en mesure de pouvoir observer toutes évolutions, de connaître mieux que personnes les milieux fragilisés. Il serait temps que les agents aient une formation plus poussée quant à l’évaluation de leurs observations. Leur devoir est d’entretenir des rapports étroits avec toutes les franges de la population. Il y a quelques jours, un jeune homme, ayant un physique méridional, a été menacé par des hooligans armés de couteaux. Il était accompagné d’un camarade syrien. Les deux étudiants ont pu heureusement fuir. Cela s’est passé dans un parc à deux pas de notre pied-à-terre. Comment voulez-vous que la police municipale puisse contrecarrer de tels agissements ? Elle connaît les bandes, mais comment intervenir tant qu’on les prend pour des guignoles ? Je pense que le renforcement des gardes municipaux devrait avoir la priorité. Il ne sert à rien de parler de sécurité, sans donner aux agents les moyens adéquats. De la poudre aux yeux, rien de plus, rien de moins !

pm

https://www.nouvelobs.com/societe/20180913.OBS2311/faut-il-armer-les-policiers-municipaux.html

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