Contrairement au ministre italien de l’intérieur, le très populiste Matteo Salvini, je ne jetterai l’anathème sur personne en ce qui concerne l’effondrement du viaduc Morandi, hier à Gênes. 31 morts et 8 blessés d’après le bilan actuel. Qu’y a-il-pu bien se passer ? En 2016 le pont a été remis en état. Il n’y avait pas de quoi sonner l’alarme. Les structures étaient encore bonnes pour un pont qui a été construit entre 1963 et 1967. Le professeur en ingéniérie, Antonio Brencich, souligne dans un article publié en 2016, que « le viaduc de Morandi a immédiatement présenté plusieurs défaillances de structure, en plus de surcoûts importants de construction ». Il évoque « une erreur d’ingénierie », d’une évaluation incorrecte des effets de retrait du béton ayant produit un plan de route non horizontal. » Ce sont de graves griefs envers les autorités autoroutières, qui auraient dû, si je le comprends bien, détruire séance-tenante l’ouvrage et le remplacer par un autre. Cela s’est passé au Nord de Munich. Un viaduc à six voies a dû être remplacé par un nouveau car il menaçait de s’écrouler. Matteo Salvini ira « jusqu’au bout pour déterminer les responsables de ce désastre », a-t-il écrit sur Twitter et ceci avant même qu’il soit établi qu’il y ait erreur humaine. Dans ce genre de désastre, il s’est souvent avéré, que pour des raisons de business, des travaux avaient souvent fait à la va-vite et en « économisant » par exemple la part du ciment dans le béton, ce qui avaient été le cas des immeubles en Turquie, qui à la suite d’un tremblement de terre, s’écroulèrent comme des châteaux de cartes, ce qui aurait pu être évité.
Il a aussi souligné dans quel état vétuste était l’infrastructure italienne. La même chose peut s’étendre sur toute l’UE. En Allemagne 2550 ponts sont dans un état méritant une fermeture immédiate. 12000 sont en très mauvaise forme ! 3,8 millions de mètres-carrés de chaussées devraient être réparées immédiatement. Cela explique la raison pour laquelle lorsque j’emprunte l’autoroute en République Fédérale je ne sors pratiquement pas d’un chantier. Mais il y comme un peut partout en Europe une saturation du fret par voie routière. Le viaduc Morandi en est particulièrement affecté, où des dizaines de milliers de camions passent chaque années cet ouvrage. Je m’y suis retrouvé plusieurs fois dans des embouteillages. Il est évident que des viaducs construits il y a aussi longtemps, plus de cinquante ans dans ce cas-là, n’ont pas été prévus pour une telle circulation. Si je prends ce fait comme repaire, je pense qu’il faudra malheureusement encore s’attendre dans les prochains temps à de telles catastrophes. La raison pour laquelle je préconise de toute mon énergie, le ferroutage. Si on ne reporte pas par container la plupart des transports de marchandises sur le rail, la mobilité des biens et des personnes connaîtra un grand collapse qui risquera de nous paralyser. Je crains malheureusement fort, que rien changera. Le ministre italien des transports Danilo Toninelli ferait bien de faire aménager le réseau ferroviaire aux nouvelles normes, permettant le transport des containers ayant traversés le tunnel du Gotthard, de pouvoir continuer leur périple dans la péninsule sans encombre. Il en de même en Allemagne !
pm