Il est bon que la loi soit claire dans le domaine du viol conjugal. Le fait d’être marié ne donne pas le feu vert à un comportement qu’on peut qualifier de hors-normes. Ce n’est pas parce qu’on est passé à la mairie, qu’il est possible de forcer son partenaire à s’exécuter. Mais ce n’est pas seulement au lit qu’il s’agit d’être respectueux. C’est aussi dans la vie pratique qu’il est absolument nécessaire de changer d’attitude. Il est absolument impossible de solliciter à ce point les femmes, exiger d’elles qu’elles fonctionnent aussi bien dans le ménage que pour aller gagner de l’argent. Qu’elles contribuent à la bonne marche du ménage est normal, mais pas au point de ne plus pouvoir s’assumer. Ce qui manque souvent c’est l’aide pratique que pourrait apporter son mari. À une époque, où il est question d’égalité des sexes, on s’aperçoit que ce n’est pas ainsi. C’est aussi le cas légalement. Il est impossible que la femme soit désavantagée en ce qui concerne la rente. Elles n’ont souvent pas les moyens de vivre décemment lorsqu’elles sont veuves. Il s’agirait de prendre plus en considération le temps qu’elles passent aux soins pour les enfants ou pour le ménage en général. Tant que ces disparités n’ont pas été comblées, il ne faut pas s’étonner que les hommes se prennent souvent pour des coqs en pâte qui réclament aussi ce qu’ils croient être leur dût lorsque le soleil s’est couché. Le viol conjugal est pourtant considéré comme une circonstance aggravante depuis 2006 et peut être puni jusqu’à 20 ans de prison s’il s’agit d’un acte commis pas un homme, de 15 ans lorsque c’est la femme qui se livre à un tel délit.

Mais aller apporter des preuves qu’un ébat sexuel ne soit pas consenti. Déjà pour convaincre la justice il faut faire des prouesses. Comme il y a la plupart du temps des déclarations contradictoires et qu’en principe il n’y a pas de témoins, les accusations portées contre le conjoint sont relativisées et souvent classées d’office, à moins qu’il y ait des lésions corporelles. Mais comment connaître les raisons de ces viols ? Il s’agirait de faire une analyse comportementale. Un grand nombre de couples vivent dans des situations assez précaires en ce qui concerne les revenus qui leurs permettraient de vivre décemment. Les tensions quotidiennes deviennent souvent insupportables. Il est malheureux que dans de tels cas la sexualité devienne une soupape de sécurité. Qu’on tente par la sensualité de camoufler les vrais problèmes qui sont souvent la source des violences conjugales. Je les ai souvent évoqués dans mes articles. Il est effrayant de voir les statistiques concernant la violence dans les couples, dont sont souvent victimes les femmes. Elles se soldent par un nombre inacceptable de morts en ce qui concerne tout particulièrement les conjointes. À la source il y a souvent des problèmes de sexualité. Comment exiger d’une femme qu’elle soit détendue lorsque les soucis l’accablent. Qu’elle soit une bonne maîtresse ! Il est dans ces conditions facile de prétendre qu’elles sont frigides dans de telles conditions. Il est évident qu’il est du devoir de la politique d’améliorer les conditions pour les familles. Le viol conjugal pourrait ainsi être diminué.

pm

https://www.nouvelobs.com/societe/20171212.OBS9169/mais-c-est-votre-mari-madame-le-viol-conjugal-l-ultime-tabou.html

Pierre Mathias

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