Toucher à la vache sacrée qu’est le nucléaire n’est pas tout repos en France. Nicolas Hulot, le ministre d’État de la transition écologique et solidaire, parle de fermer 17 centrales atomiques d’ici 2025 afin de réduire leur part à 50%. Elle est d’environ 76% de la production électrique à l’heure actuelle. Il veut réaliser les objectifs que s’étaient fixés François Hollande. Une mesure nécessaire, tant du point de vue sécuritaire que de celui de l’économie. Il s’agira d’ouvrir le marché à d’autres technologies, l’occasion pour la France de montrer de la créativité. Lorsqu’on sait que le nucléaire était jusqu’à présent synonyme de progrès technologique, un pan entier de la fierté nationale est en train de s’écrouler. Il est de ce fait absolument nécessaire de faire démarrer en parallèle des chantiers de hautes technologies dans le domaine des énergies renouvelables. Il ne s’agira pas seulement de gérer, mais de créer. Un certain retard a eu lieu, car il est difficile sans contraintes extérieures de se réinventer. Contrairement à l’Allemagne, où Angela Merkel a décidé au lendemain du drame de Fukushima de fermer successivement toutes les centrales atomiques. Aujourd’hui la part des éoliennes et du solaire augmente continuellement. Le but sera aussi de se passer de centrales thermiques dépendantes du charbon. Il faut noter, qu’Emmanuel Macron, au cours de la campagne électorale, était assez réticent lorsqu’il s’est agit de faire cette transition écologique. Il craignait que cette cure d’assainissement puisse donner un coup de grâce à la relance qui s’amorce timidement. Il y a dû avoir réflexion chez lui pour l’amener à soutenir la démarche de Nicolas Hulot. Je trouve bon qu’il ait cité des chiffres, de tenter l’essai de nous sortir du flou, comme l’avait fait Ségolène Royal.

Il est évident qu’il y aura un problème social qu’il faudra régler au plus vite. Des milliers de salariés devront dans un premier temps être mis à pied. Le ministre en est conscient, d’où son intérêt qu’il soit mis sur pied au plus vite un programme de restructuration impliquant le progrès technique. Dans l’état actuel des choses, il serait bien avenu, qu’un programme à l’échelle européenne soit mis en marche. Lorsqu’il s’agit de la fiabilité du nucléaire, tout le continent est concerné. Comme nous avons pu le constater le nuage contaminé par la catastrophe de Tchernobyl ne s’est pas arrêté au-dessus du Rhin. Il a contaminé des zones entières du pays. Je pense que ce n’est qu’en mettant la main à la pâte ensemble, que nous réussirons de gagner ce pari, à première vue semblant impossible à maîtriser. Pour y arriver il faudra investir des milliards. Je doute qu’une nation à elle seule puisse le faire, d“autant plus si l’industrie automobile se concentre de plus en plus sur des électro-moteurs. La consommation augmentera, ce qui posera des problèmes d’approvisionnement. Même en isolant de manière plus effective les maisons, je crains que cela puisse compenser les nouveaux besoins. Que l’Électricité de France ne saute pas de joie après la déclaration de Nicolas Hulot était à prévoir. Mais a-t-elle vraiment compris que cette révolution énergétique pourrait lui donner des ailes ? Je me permets d’en douter !

pm

http://www.lemonde.fr/energies/article/2017/07/10/combien-de-reacteurs-nucleaires-fermer-pour-reduire-a-50-la-part-de-l-atome-dans-le-mix-electrique-francais_5158549_1653054.html

Pierre Mathias

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