Édouard Philippe déplore qu’il y ait un dérapage de 8 milliards d’euros dus à Hollande en ce début de quinquennat. La cour des comptes a adressé un blâme au dernier gouvernement socialiste et a demandé au premier ministre de rétablir la situation. Le déficit devrait atteindre 3,2% du PIB (produit intérieur brut) soit une augmentation de 0,4 point. La dette entière se situe à 2147 milliards d’euros ce qui paralyse l’essor de la France. Les enfants et les petits-enfants ne doivent pas subir les conséquences d’une telle dérive, c’est l’avis d’Édouard Philippe. Il s’engage à revenir cette année au 3% de dettes en plus, réclamé par l’UE. Il est évident que de tels chiffres rendent la marge de manœuvre des nouveaux dirigeants plus que précaire. Comme nous le savons, les grands projets coûtent beaucoup d’argent, peu importe d’où ils viennent. Faire progresser la société au tarif zéro est du domaine de l’impossible. Si l’éducation nationale, par exemple, est obligée de recruter de nouveaux profs pour améliorer la situations des jeunes dans les banlieues, il ne faut pas être pingre. Ce n’est pas sur le dos des autres fonctionnaires du ministère, qu’on pourra dégager l’argent nécessaire. Ce phénomène se perpétue dans les autres budgets ponctuels. Qui veut innover doit trouver les fonds nécessaires, mais où ? Il est impossible à l’heure actuelle de majorer encore les impôts. Une des raisons du raz-le-bol français provient du fait que les ménages ne sont pour ainsi dire plus en mesure d’assurer leur quotidien. Il faut donc économiser !
Le paiement des intérêts dus aux créanciers est énorme et doit être impérativement baissé. Mais où le volume des dépenses sert avant tout s’assurer la marche des affaires, l’exercice devient de plus en plus ardu. Il s’agit alors d’assurer les salaires, de garantir l’équilibre social. Des coûts ne pouvant pas être touchés, faute de provoquer du chômage. Il est certes prévu de diminuer les frais courants en éliminant 120.000 postes dans l’administration en cinq ans. Sous cet aspect, quel gouvernement que ce soit, a les poignets liés. Ne soyons pas dupes, atteindre une augmentation allant jusqu’à 3% du PIB demandera à nous tous des sacrifices considérables. Mais une chose est certaine, sans un apport accru d’argent frais, le projet Macron pourrait être bien compromis. Comme la Grèce l’a démontré, se serrer la ceinture ne suffit pas. Il faut développer l’industrie de telle manière, qu’elle soit plus efficace sur le plan extérieur. Vous l’avez bien compris, il s’agit avant tout de promouvoir les exportations, car elles représentent de la valeur ajoutée. Ce sont des entrées nettes. Mais pour que cela fonctionne, il faudra continuer à investir. Sans un coup de pouce provenant de l’État, les moyens manqueraient pour assurer un bon démarrage. Dans un premier temps je ne vois pas comment y arriver sans contracter de nouveaux crédits. Ce n’est pas avec de l’amour et de l’eau fraîche qu’il sera possible de mettre en marche un moteur, qui pour l’instant cale encore. C’est tout le dilemme des gouvernants. On leur demande d’une part des réformes, de l’autre il s’agit d’économiser. Qu’il soit dit : ces deux notions font mauvais ménage. Désolant mais vrai !
pm