Il n’est pas dans mon intention de faire la leçon à un homme qui pourrait être mon fils. Emmanuel Macron s’en est bien tiré à la Porte de la Villette à Paris en cette fin d’après-midi du 1er mai. Je vais essayer en temps qu’homme de la communication de faire une analyse de ce qu’il a dit au sujet des conséquences que pourrait avoir le programme économique sur des gens comme vous et moi. C’est-ce qu’il a esquissé, mais je veux entrer un peu plus dans les détails et faire une simulation. Le couple Barnier a deux enfants qui font des études à l’université de Grenoble. André, le père, a travaillé dans une usine de machines-outils. Tout d’abord comme tourneur, ensuite comme contremaître. À la force du poignet il a réussi à se propulser en avant. Sa femme Jeanne était infirmière et a dû aller en retraite anticipée pour des questions de santé. Néanmoins le couple a pu s’acheter, grâce à un petit héritage, une maison dans la périphérie de Chambéry. Malgré les frais courants, ils ont réussi à mettre de l’argent de côté pour pouvoir un jour financer en partie les études de leur fils et de leur fille. À soixante ans André est allé en 2015 à la retraite. Même si les rentes étaient modestes, l’argent-placé leur permettait de vivre décemment il y a trois ans, nous sommes en 2020. Le réveil fut brutal lorsqu’à 20 heures le 7 mai 2017, France 2 donna le résultat. Marine Le Pen avait gagné la présidentielle. Le matin suivant André Barnier constata que ses papiers avaient fait un plongeon d’environ 20%. Dans la semaine qui suivit, les milieux financiers internationaux envisagèrent déjà un retrait de leur engagement en France. Cela concernait aussi des PME de la région qui avaient troué des investisseurs en Suisse et dans les pays émergeant. Les mois qui suivirent ne présageaient rien de bon. Nombre d’entreprises furent mises en faillite. Lorsque la Présidente Le Pen fit accepter par le peuple le retour au franc, la situation de la famille Barnier se détériora définitivement.
Par rapport à l’Euro il perdit rapidement de plus en plus de valeur, ce qui eut comme conséquence une baisse du pouvoir d’achat. En particulier le prix de l’essence et du fuel augmenta d’une manière fulgurante. Les retraites, à cause d’un très haut taux de chômage, ne purent pas êtres augmentées. Les réserves financières que les Barniers avaient amassées fondirent comme du beurre. Leurs enfants auraient pu continuer leurs études s’ils avaient trouvé un job. Malheureusement il n’y en avait plus. Vous me direz qu’ils auraient pu vendre la villa, mais où trouver des acquéreurs dans ces conditions-là ? Le gouvernement Dupont d’Aignan avait joué à la baisse, en particulier à cause de la dévaluation du franc, mais les exportations n’augmentèrent pas, au contraire. Tant que les entreprises étrangères étaient taxées de 3%, les droits de douane pour les produits exportés empêchèrent un redressement du bilan du marché extérieur. Les Barniers sombrèrent dans une certaine précarité. Les aides qu’ils attendaient de l’État furent abaissées, car les caisses étaient vides… Cette charmante petite histoire pour vous demander de bien réfléchir avant de mettre une croix. Dès lundi ce scénario pourrait se réaliser si vous n’êtes pas vigilant.
pm