Rodrigo Duerte, le président philippin incarne bien l’abus de pouvoir. En déclarant qu’il ferait exécuter de 5 à 6 personnes par jour, il se met à dos l’église catholique qui est toute puissante dans ce pays. Il a même avoué que lorsqu’il était maire de Davao City, il avait tué quelques trafiquants de drogue de ses propres mains. Depuis qu’il est au pouvoir, 5300 personnes ont été tuées. Il y a de quoi attraper de la chaire de poule en lisant de tels propos. Il incarne bien une espèce de dirigeants populistes qui semblent croire que par la violence ils réussiront à régler d’un seul coup de baguette magique tous les problèmes. Et le peuple ? Il semble gober tout cela avec une naïveté déconcertante. Je ne comprends pas qu’on puisse faire confiance à de tels individus. Même une nation intelligente et cultivée comme les allemands sont tombés dans le piège. Serait-ce la preuve que ce ne sont ni la tête, ni le cœur qui guident les sens, mais la haine qui est toute puissante ? Cela fait peur ! L’irrationnel est-il comparable dans ce cas-là à un suicide ? Un processus d’autodestruction qui ne peut souvent pas être freiné. Si on se réfère à l’histoire, il ne fait pas de doute qu’avant de hisser quelqu’un au pouvoir, il s’agirait de bien réfléchir. Mais est-ce trop demander à des gens qui ont perdu tout espoir ? C’est dans de tels cas de figure qu’il est possible de s’apercevoir quel rôle primordial prend la psychologie dans la marche du monde.

Qui attend des stratégies des politiciens est souvent déçu. Presque tout se passe malheureusement dans le bas-ventre. C’est pourquoi je préconise que le suivi des enfants soit beaucoup plus axé sur l’équilibre entre la réflexion et les sentiments. Il s’agirait de leur apprendre à ne délaisser aucun des deux, de les imbriquer afin de pouvoir être constamment capable de les maîtriser, sans pour autant les étouffer. C’est un exercice des plus complexe, que beaucoup ne pourront pas appliquer. C’est là que doit intervenir la sociologie et la politologie. Il s’agit de créer des conditions générales qui évitent que les conflits se développent sans qu’on puisse les maîtriser. Je pense à la Syrie ou à l’ex-Yougoslavie où des peuples d’origines différentes ont pu vivre longtemps dans une certaine harmonie. Il aurait été vain de leur demander de s’aimer, mais de là à se massacrer, il y a un fossé à ne pas franchir. Quelles ont été les erreurs commises ? A-t-on voulu ignorer les problèmes ? Dans un tel état effervescent il n’est pas étonnant que des êtres malveillants veulent tirer avantage de la situation. Ce sont des apprentis-sorciers qui souvent sont anéantis par leur manque de perspicacité. Ils sont incapables de faire des plans à long terme. Ce n’est que leur personne qui compte, peu importe le dommage occasionné. De parler de paix sans une réflexion intérieure ne mène à rien. Les rudiments d’un respect mutuel se développe dans le couple puis dans la famille. Il s’agit de trouver un terrain d’entente, sachant parfaitement que les conflits sont programmés. Il ne peut pas en être autrement chez l’homme. Le tout c’est de savoir les négocier. L’école peut aussi démontrer comment exercer une désescalade des conflits. Il ne s’agit pas de se mettre sous cloche, mais d’être souverain !

pm

http://tempsreel.nouvelobs.com/en-direct/a-chaud/31434-philippines-peine-president-philippin-rodrigo-duterte.html

Pierre Mathias

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