Bayer, le géant de la chimie allemand, vient de racheter la maison Monsanto pour environ 60 milliards de dollars. Cette nouvelle fera sûrement bondir les écologistes pour lesquels le trust américain est synonyme de manipulateur génétique. C’est lui qui détient un monopole sur les semis de maïs en particulier. Ils ne peuvent qu’être utilisé qu’une fois, parce qu’ils ne se reproduisent pas. Une catastrophe en particuliers pour les agriculteurs africains, qui sont obligés de racheter chaque année de nouvelles graines. Cela les mène à la ruine. Cette marque a fait aussi la une des journaux avec un herbicide qui peut provoquer le cancer. Il n’est pas étonnant que des organisations mondiales comme Green Peace ne soient pas enchantées par une telle fusion, la plus grande reprise financière d’une multinationale s’outre-Rhin. Cela a été seulement possible à cause du taux d’intérêt le plus bas d’après-guerre. Il est assez étrange de constater que ce deal concerne aussi un des pays au monde pour qui l’écologie se trouve au sommet des revendications politiques. Le business rend cette opération possible, mais elle n’est sûrement pas dans l’optique de tous ceux qui soutiennent la défense de l’environnement. Une majorité du peuple allemand est prête à voter pour tous partis qui se consacrent d’une manière essentielle aux questions relatives à la nature. Je peux parfaitement m’imaginer que cette initiative créera des tensions. Monsanto est devenu le symbole d’une organisation qui se rebiffe contre tout ce qui pourrait être bio. Cela ne correspond probablement pas à toute la vérité, mais son renom est bien ancré dans les esprits. Pour ma part j’émets des réticences pour tout ce qui pourrait être considéré comme une atteinte à la nature. Les produits génétiquement préparés entrent pour moi dans cette catégorie. Même si les études déclarent qu’il ‚y a pas un danger immédiat pour l’homme, qui pourrait me prouver que cela ne sera pas le cas dans quelques générations?
Du point de vue de l’éthique je trouve de tels procédés dangereux. Mais je ne dois pas condamner unilatéralement de tels semis, ce que je fais, sans pour autant ignorer certains bienfaits. Il est exacte qu’ils sont à bien des aspects plus résistants contre les parasites que des produits naturels. La thèse que la manipulation génétique est indispensable pour lutter contre la faim, me laisse pantois. Il y a certes un gros problème démographique, mais les faits prouvent déjà aujourd’hui que ces semis n’ont pas pu changer la donne dans les pays du tiers-monde. Une fois de plus c’est une question d’argent. Les plus pauvres, comme nous le savons malheureusement, ne seront pas tirés d’affaire, au contraire. Il serait erroné de croire que des lois plus restrictives, comme elles existent en Europe à ce sujet, changeront quoi que ce soit. Force est de constater que tout frein à une évolution, aussi néfaste soit-elle, n’entre pas en considération. Dans le domaine écologique on peut constater d’une manière flagrante que l’argent se trouve au premier plan. C’est absolument déplorant, mais la morale n’a pas bonne conjoncture lorsqu’elle menace des emplois. Une fois de plus la preuve que nous ne regardons pas plus loin que le bout de notre nez.
pm