Cela n’étonnera personne, l’espoir de survie en Syrie a chuté de 5 ans. C’est peut-être de la statistique, mais cela me fait réfléchir. Les guerres que se livrent les hommes sont dévastatrices et touchent toutes les couches de la population. Une vérité à La Palice me direz-vous, mais elle est bien actuelle. Avec les catastrophes naturelles, comme le tremblement de terre en Italie, il n’y a guère de moyens de s’en préserver. Si nous réfléchissions un peu à ce que peut signifier une guerre, nous n’en serions pas là. Toutes les discussions autour de la paix sont malheureusement inécoutées. Les gens sont sourds lorsqu’il s’agit d’enrayer leur instinct de destruction. Ce sont toujours les autres qui seront les victimes. C’est ce qui disent constamment tous ceux qui prônent la violence. Il est rare que les autocrates qui déclenchent les conflits réfléchissent à la question de savoir ce que cela peut représenter pour leurs peuples. Lorsqu’on voit les prises de vue déconcertantes de ces soldats partant pour la 1ère guerre mondiale, on n’en croit pas de ses yeux. Des jeunes clamant leur joie de pouvoir en découler, de faire subir à l’adversaire une leçon sanguinaire qui le mettra à genoux. Nous savons ce qui s’est passé. Des millions de victimes de tous les côtés. Le résultat ? Des traumatisés ! Lorsqu’on sait qu’en Syrie l’emploi des armes chimiques n’est pas une exception, on peut jauger leur effet mortel. Cela touche des civils qui ne peuvent pas se défendre, souvent même pas fuir l’enfer dans lequel ils se trouvent. Femmes et enfants ne sont pas épargnés. Devant une telle misère la raison d’un conflit s’estompe de plus en plus. Il ne reste plus que le quotidien, qui reflète bien que l’homme se détruit par lui-même et ceci sans une réflexion approfondie. Un réflexe implanté profondément en nous.

En tant que journaliste je m’efforce constamment d’apporter le preuve de l’absurdité dont sont atteints tous ceux pour qui la guerre est une manière de s’exprimer, mais je rencontre que du mépris. On ira pas jusqu’à me traiter de poules mouillée, mais on n’en est pas loin. Un sentiment que bien des activistes de la paix doivent ressentir. Il est dans les esprits peu virile de se comporter ainsi. Ce n’est pas sans raison qu’on parle de l’art de la guerre, comme si le fait de tuer pouvait être une qualité. Non, elle ne l’est pas ! Mais qu’en est-il de l’esprit de défense ? Ceux qui sont injustement attaqués, doivent-ils se laisser massacrer au nom du pacifisme ? Personnellement je dirais non, mais en le pensant je ne dois pas oublier qu’un tel comportement est la cause d’une spirale ascendante de la violence. Chaque coup appelle une réaction. C’est exactement ce qui se passe en Syrie. Aucune ethnie est d’accord de se laisser dominer par l’ennemi. Quels que soient ses arguments, une telle réponse conduit à un état de paralysie, comme cela avait été le cas dans les tranchées de Verdun. Les armées des adversaires se livraient des batailles dépourvues de toute logique. On se tuait sans savoir exactement à ce que cela pouvait servir. Le résultat était nul. Une guerre de position qui stratégiquement parlant n’avait aucune raison. Pas d’espérance de survie ! Malgré tout cela on se tirait dessus, comme cela…

pm

http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/08/25/la-guerre-a-fait-chuter-l-esperance-de-vie-de-5-ans-en-syrie_4987559_3244.html

Pierre Mathias

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