Bernie Sanders s’est enfin rallié à Hillary Clinton dans la course à la présidentielle aux USA. Des membres des deux camps ont planché sur un programme commun. Le résultat : un net virement à gauche. Cela va de l’augmentation du salaire minimum à 15$ par heure au prélèvement d’une taxe carbone et de l’interdiction de la fracturation hydraulique pour prélever le pétrole et le gaz de schiste. Il a dû par contre faire des concessions en ce qui concerne le traité de libre-échange transpacifique, un des projets-phares de Barak Obama. Vu les événements qui ébranlent la société américaine, ce rapprochement est positif. Il s’agira avant tout de réconcilier deux camps, qui sont actuellement à couteau-tiré. Le regain de racisme en ce qui concerne les noirs, est dû avant tout à la précarité. Si le niveau de vie ne s’améliore pas pour les plus pauvres, il est à craindre que toute la démocratie américaine soit menacée. Il sera de première nécessité d’instaurer un système social à l’Européenne, n’en déplaise à Donald Trump. Le système actuel qui oblige chaque citoyen à pourvoir à ses besoins et à ceux de sa famille n’est plus possible à cause du chômage, des salaires plus que modestes pour une majorité de travailleurs. Les milieux modestes blancs sont aussi concernés, ce qui contribue à des tensions. Il est de ce fait nécessaire de revoir de fonds en comble la politique pratiquée jusqu’à ce jour. Il est évident qu’il est de toute première nécessité de partager plus équitablement les ressources. Bien des millionnaires reconnaissent ces faits et semblent être prêts à faire des sacrifices. Pas par charité, plutôt pour donner un coup de fouet au marché intérieur. En fin de compte ils en seront les bénéficiaires. Il est bon que les démocrates rassemblés autour d’Hillary Clinton, se rendent compte que les thèses de Bernie Sanders ont une certaine logique, qu’elles ne sont pas issues seulement d’une idéologie humaniste. Il est évident qu’elles bousculeront d’une manière profonde les structures actuelles. Il est difficile de concevoir pour nous européens, que la solidarité ne fonctionne pas.

La politique intérieure prendra forcément plus de poids. Les effets néfastes de la mondialisation devront être atténués. Cela pourrait mener à l’isolationnisme, ce qui n’est pas souhaitable. Pour la candidate à la Maison Blanche l’obligation de trouver un équilibre entre un engagement international et les besoins vitaux des citoyens. Elle n’oublie certainement pas que la présence américaine à l’étranger n’est pas seulement une option politique mais qu’elle engendre des richesses. Elle devra faire comprendre cela à tous ceux qui réclament plus de justice sociale. Elle devra expliquer à l’électorat que le projet Trump repose sur un passé qui n’existe plus, qu’il est rétrograde. Ce sera ardu pour Hillary Clinton de convaincre les gens que le rêve américain est une relique. Qu’il ne fonctionne plus. Le brexit nous a enseigné que les émotions peuvent balayer en un coup de vent le pragmatisme. Ce qu’elle doit réussir, c’est dans une certaine mesure, ce que le plan Marshall a mis en route après 1945 : un acte de solidarité. Il sera difficile pour elle de se faire entendre, car les préjugés sont encore vivaces.

pm

http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2016/07/12/bernie-sanders-se-rallie-enfin-a-hillary-clinton_4968572_829254.html

Pierre Mathias

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