La culture a son prix et cela est parfaitement normal. L’aspect économique doit passer au second plan, mais par pour tous ceux qui en sont les artisans. Cela ne veut en aucun cas dire qu’il ne faut pas gérer avec attention les deniers de l’État. La notion profit ne peut pas être mathématique, elle est plutôt du domaine de l’idéalisme. Ce qui compte avant tout, c’est de donner à un peuple une âme, à lui conférer une personnalité. Ceci peut être à contre-coups rémunérateur. La France se fait connaître par les arts, par l’originalité des spectacles qui y sont créés. La plus-value économique est considérable, mais ne peut pas être chiffrée, ce qui gêne les férus du rationalisme. Il en va d’une image de marque et ceci est un investissement pour l’avenir. Il faut continuer à faire acte de présence, œuvrer pour le maintien de la langue, la propager où cela est possible. La culture rassemble des gens de tous horizons, leur permet de leur donner un point de rencontre. C’est souvent dans ce cadre, que des relations d’affaires peuvent se nouer. D’où l’importance de subventionner les arts. Sans pourtant ne penser qu’au business, le cinéma est une branche économique non-négligeable. Il est donc indispensable d’investir l’argent nécessaire pour faire évoluer son rayonnement dans le monde. Cela revient à dire de tout faire pour que de nouvelles productions voient le jour. Pour que cela soit le cas, il faut que ses artisans vivent dans des conditions acceptables.

Être intermittent n’est pas toujours une partie de plaisir. Ils peuvent rester parfois des semaines, voir des mois, sans emploi. Ils prennent souvent la précarité comme condition pour pouvoir pratiquer leur art. Au lieu de compter constamment les sous, ils s’investissent pour pouvoir réaliser leurs projets. Et ceci n’est pas toujours rémunéré. Non ! Il ne faut pas que leur engagement se fasse au détriment de leur vie quotidienne. Être artiste implique une existence souvent difficile, mais il y a des limites qu’il ne s’agit pas de dépasser. C’est donc tout à fait normal, que l’État s’implique pour éviter le pire. Si on veut que la culture évolue, il faut placer de l’argent dans des projets qui ont des perspectives prometteuses. Un exemple : le surréalisme ! Au début cela pouvait sembler financièrement parlant être un puits sans fond. Ce qui en est advenu est remarquable. Personne n’aurait pu prédire à l’époque qu’il prenne un tel envol. Que veux-je dire par là ? Dans le cadre de la culture, plus que dans d’autres domaines, l’imprévu prend une place importante. Il est très difficile de faire des pronostiques financiers. Que Picasso devienne un jour un facteur important du marché, personne n’aurait pu le prédire. Mais dans ce domaine, il est plus facile de faire des pronostiques. Dans le domaine des spectacles tout est plus volatile. Contrairement au cinéma, où les bailleurs de fonds ont un produit bien précis, les entrepreneurs de spectacle se trouvent dans l’éphémère. À moins d’avoir des vedettes, toutes créations sont une partie de roulette. Il est impossible de calculer précisément les pertes et profits. C’est justement là que doivent intervenir l’État et les communes. C’est dans leur intérêt !

pm

http://www.lemonde.fr/culture/article/2016/04/28/intermittents-du-spectacle-une-precarite-confortable-et-un-statut-a-defendre_4910609_3246.html

Pierre Mathias

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