J’aurais pu écrire un article sur la trêve des armes en Syrie ou déplorer une fois de plus le drame des réfugiés aux portes de l’UE, le manque de solidarité de certains États, qui sabotent actuellement le plus grand projet d’après-guerre. Non, j’ai choisi d’évoquer la montée irrésistible de Gianni Infantino, un ressortissant suisse d’origine calabraise. Il a réussi hier à se hisser à la tête de la FIFA, à l’heure actuelle encore une association plus ou moins mafieuse, qui gère le football mondial. Ce qui s’est passé dans le passé à Zurich laisse plutôt songeur. Comment réformer ce géant boitillant, qui se sert encore toujours de la corruption de ses membres pour générer de l’argent plus ou moins sale. Le nouveau président a, pour assurer son élection, fait le tour des fédérations en promettant de débloquer plus de fonds. Il faut dire, qu’à part certains cas, les magouilleurs sont encore toujours en place. Des partisans d’un troc plus ou moins nauséabond. Dans un tel contexte il est permis de douter de l’efficacité du nouveau comité. Peut-être que Dieu le père mettra tout en œuvre pour qu’il y ait un miracle. Mais tant que le business sera omniprésent à la FIFA, il y aura toujours des fonctionnaires qui voudront se graisser la patte. Gianni Infantino, ancien secrétaire général de l’UEFA, est une homme d’appareil. Il connaît parfaitement toutes les combines. Sera-t-il en mesure de les enrayer ? Je pense qu’il est très difficile de réformer le système Blatter, qui a eu pour but de neutraliser les récalcitrants, de les soudoyer le cas échéant. La structure qui a été entérinée hier pourrait être dans une certaine mesure efficace, mais à condition qu’elle soit au plus vite mise en place. En créant des gardes-fous on va dans la bonne direction, mais à condition que les contrôleurs soient neutres. Ils seront issus du sérail, ce qui rend la démarche plus ou moins crédible. Le nouveau président aura pour tâche d’être des plus énergique en ce qui concerne la réalisation du nouveau projet, mais n’oublions pas que lui aussi dépend du bon vouloir des membres.

Il aura à faire passer la pilule de la coupe du monde en 2018 en Russie et en particuliers en 2022 au Qatar. Des décisions impossibles à corriger après coup sans déclencher un séisme. D’un côté les réticences de donner à Vladimir Poutine une image qu’il ne mérite pas aux yeux de beaucoup, de l’autre de s’être laissé entraîner dans une aventure douteuse en Arabie. Gianni Infantinno, a à ma connaissance, ne s’est pas insurgé lorsque les projets ont été ratifiés. Il est difficile d’envoyer le veau d’or à l’abattoir. Une fois de plus la politique de la main tendue a porté ses fruits. Même le soi-disant incorruptible DFB allemand, s’est laissé dévoyer pour l’obtention de la coupe du monde en 2006. La preuve que des gens a première vue intègres ne sont pas insensibles lorsque les affaires prennent le dessus. Mais il serait peu fair-play de ne pas donner une chance au nouveau comité. Il sera important de le voir à l‘œuvre. Pour ma part, comme amateur de foot, saluerais que le sport reprenne le dessus. Infantino aura-t-il la force de chasser les marchands du temple ? À revoir dans une année.

Pm

http://www.lemonde.fr/football/article/2016/02/26/fifa-infantino-pur-produit-d-une-machinerie-suisse-bien-rodee_4872662_1616938.html

Pierre Mathias

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