Que reste-t-il d’autre alternative à François Hollande d’élargir l’échiquier politique à l’approches des élections présidentielles de 2017 ? Avec la participation de Jean-Marc Ayrault et des verts, il essaie de colmater les brèches, qui ont été provoquées par la politique droitière de Manuel Valls. La réforme de la constitution en ce qui concerne la déchéance de la nationalité est à des années lumières de ce que tous militants de gauche considèrent comme étant une valeur de base. Celles de l’humanisme, du dialogue, de la solidarité. La dureté du texte adopté a pour but de séduire un électorat du centre et de la droite modérée. Bien que je comprenne ce qui a pu amener à prendre de telles décisions, elles me mettent mal à l’aise, car je ne peux pas les concevoir mentalement. Il est nécessaire de se défendre, de combattre sans merci Deach et tous ceux qui se laissent tenter par le terrorisme. La répression policière doit être des plus efficaces. Je conçois parfaitement que l’état d’exception soit prorogé dans une telle situation. Tant que les menaces sont actuelles, l’État se doit de montrer de la poigne. Mais après ? Il serait indispensable de tout mettre en œuvre afin de retrouver une cohésion, qui se base sur les valeurs de la république. Elles ne peuvent pas être répressives. Exclure des individus de la France, aussi dangereux soient-ils, n’est pas une solution. En faire des apatrides, des parias, n’arrangera à la longue personne. Par contre la loi doit être appliquée dans toute sa rigueur et ceci sans concessions. C’est le seul moyen de lutter contre le virus qu’est le fondamentalisme islamique et de tous ses effets pervers. Malgré un avis contraire à ce sujet, Jean-Marie Ayrault a accepté le poste qu’on lui a proposé, ceci aussi dans le but de faire entendre la voix de la gauche du PS.
Son exclusion au sein du gouvernement ne pouvait pas être acceptée. Mais il est certain, que parallèlement à une politique internationale, le nouveau ministre aura pour tâche de faire entendre la voix d’un nombre appréciable de militants et ceci aussi dans la politique intérieure. Il faut absolument opposer au populisme un langage d’ouverture. Je pense à tous ceux qui sont issus de l’immigration. Il serait faux de vouloir pratiquer une politique de l’apartheid, au contraire. Il serait temps d’intégrer ces cercles dans la vie publique, de les faire participer à la construction du pays. Et les verts ? Une formation déchirée par des luttes intestines, qui remettent en question le but assigné : celui d’un respect plus grand de l’environnement. Au point de vue électoral, ils peuvent malgré les pronostiques désastreux, redonner un élan à l’écologie. Comme la conférence sur le climat l’a démontrée, c’est un nouveau cheval de bataille du président. Contrairement à ce qui se passe dans d’autres nations, le peuple de France est encore assez frileux dans ce domaine. Mais je donne raison à François Hollande, de le mettre en tête des préoccupations d’avenir. Là aussi il faut mettre les gaz et ne pas se laisser entraîner par des considérations partisanes. Vu sous ces aspects, le nouveau gouvernement marque indéniablement une ouverture. Est-elle dans les cordes de Manuel Valls ? J’émets certains doutes, mais je lui laisse aussi une chance.
pm