Le président Obama a prononcé il y a quelques heures son dernier discours sur l’état de l’union. Pour lui l’occasion de faire un bilan. En repassant les sept ans sous son égide, il a tiré un bilan assez positif. De l’assurance-maladie à la sauvegarde de l’industrie automobile, du redressement financier des banques aux initiatives concernant le climat, le bilan est loin d’être négatif. En ce qui concerne l’étranger, il y a des lacunes qu’il n’a pas pu corriger. Le Proche et Moyen-Orients restent toujours des terres, où la haine et la guerre font subir aux populations une situation intolérable. Mais là aussi il y a eu des points intéressants comme l’accord nucléaire avec l’Iran. Sans oublier la reconnaissance de Cuba après des décennies de rupture. Tout en reconnaissant ses mérites, il y a des points qui ne se sont pas améliorés, comme la montée du racisme. Donald Tramp en est le porte-parole et préconise de plus en plus le rejet. C’est absolument inconcevable, mais malheureusement une réalité qui fait mal. Dans un tel contexte une prise de position concernant les élections présidentielles ne pouvait pas manquer. Il a déploré que le dialogue politique se soit à un tel point détérioré. Il accuse le Parti Républicain à s’être engagé de soutenir un projet populiste, qui ne peut que raviver les haines. Au lieu de se concerter avec ses adversaires, il jette de l’huile dans le feu, ce qui n’est pas digne d’une formation qui a construit, comme les démocrates, les États-Unis. Cela peut être considéré comme un soufflet à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté. Peut-être bien que ce genre d’attitude correspond aux mentalités, mais ce serait le devoir des dirigeants, que ce soit de la majorité ou de l’opposition, de montrer une volonté de dialoguer.
À coups d’ultimatums il n’est pas possible de donner la quiétude nécessaire à un peuple pour affronter les obstacles que l’avenir nous réserve. Au lieu de se tirer dans les pieds, une concertation au niveau national serait impérative. L’état des USA me donne certaines inquiétudes. Le niveau de l’éthique politique est au plus bas. La violence prend de plus en plus de place, ce que le Président déplore. Lorsqu’il veut réformer les lois concernant les armes à feu par décret présidentiel, il a raison. Mais cela aurait été préférable si cela avait eu lieu au Congrès. L’idée que la liberté ne peut que se défendre par l’utilisation d’un pistolet ou d’un fusil d’assaut, est d’une grande pauvreté mentale. Cela démontre un esprit totalement rétrograde, qui ne correspond en aucune manière aux prérogatives actuelles. Si les partisans du statut quo reprenaient le pouvoir, ce serait, dans la configuration actuelle, une catastrophe. Pourquoi ? Parce que certains candidats seraient les fossoyeurs de la démocratie. On pourrait reprocher à Barak Obama d’avoir usurpé de son droit de parole au profit d’une campagne électorale. Il ne pouvait pas faire autrement, vu la situation actuelle. Il est bon qu’il se mette à disposition pour soutenir la ou le candidat de son parti. Mais il devrait aussi faire bien attention que cela n’ait pas un effet contraire. Son rôle serait à mon avis d’encourager les noirs et les hispaniques à se rendre aux urnes. Les prochains mois pourraient être agités.
pm