C’est maintenant le football allemand qui est atteint pas le virus FIFA. Celui des dessous de tables et des combines plus ou moins sulfureuses. Il est question d’un virement de 6,7 millions d’euros à un compte plus ou moins officiel à Genève, afin que l’ancien PDG d’Adidas, Robert Louis-Dreyfuss, soit remboursé d’un prêt qu’il avait accordé au comité d’organisation du mondial 2006 en Allemagne. Cette transaction, dont personne ne veut se rappeler, que ce soit Franz Beckenbauer, le mettre d‘œuvre du tournois, Theo Zwanziger, l’ancien président du DFB et Wolfgang Niersbach, son successeur et ancien secrétaire général, qui à l’époque avait signé des papiers compromettants. Le fisc allemand qui y a fourré le nez a déclaré mettre en examen tout ce beau monde, à l’exception du Kaiser, qui plane dans des sphères extra-terrestres. Ce soir il y eu démission ! Celle de Niersbach qui a probablement menti en déclarant qu’il se savait pas où était passée la somme. Ils n’ont rien trouvé de mieux que de déclarer, qu’elle était prévue pour un programme culturel qui n’a pas eu lieu. Cela pue, Messieurs les Footballeurs ! Il n’a pas encore été prouvé que l’argent ait servi à graisser la patte de fonctionnaires véreux, mais on n’en est pas loin.
L’Allemagne qui prend souvent des airs de diva offusquée, lorsqu’il est question de corruption, est plongée jusqu’au cou dans le lisier. Après l’affaire Volkswagen, pour couronner le tout, des contes a dormir debout de la part de la vache sacrée qu’est le foot en Allemagne. Et la moralité dans tout cela ? On se la fout au cul, tant qu’il a du pèse à gagner. La décadence du sport – les athlètes dopés russes envoient de bons baisers de Moscou – est le miroir de ce qui se passe dans toutes les couches de notre société. Un effondrement complet de l’éthique menace d’ébranler nos valeurs, notre raison de vivre. Nous nous trouvons en pleine décadence romaine et savons ce qui s’en est suivi. Les barbares ont pris du poil de la bête et ont plongé toute l’Europe dans la période glaciaire. Et la démocratie dans tout cela ? Elle bat de l’aile d’après les grands moralisateurs que sont les Le Pen et compagnie. Ils ont avalé de l’eau bénite et croient être ainsi les détenteurs du Graal. Monsieur Hitler utilisait le même langage en prétendant qu’il pouvait sauver le monde de la décadence. Que lui et son régime étaient propres. Nous savons ce qui en est. Mais ce n’est pas mon propos initial. Je veux seulement revenir au fair-play qui devrait être la principale qualité du sport. On en est très loin, ce qui m’inquiète au plus haut point. Si les fonctionnaires se remplissent les poches ou agissent malhonnêtement, que dire aux enfants pour qui le sport devrait servir de modèle de vie ? Où la solidarité et la droiture devraient être de mise. Malheureusement le business a tout perverti. C’est justement cela qui donne de l’eau au moulin des apprentis-sorciers que sont les populistes. Ils se sont affublés d’une auréole et déclarent vouloir donner un grand coup de balai et éliminer tous les parasites. Mais lorsqu’il s’agit d’argent ils ne sont pas différents. La corruption est universelle ! Goal !… On a gagné nous les grands cocus qui en restent sur nos frais.
pm