Myriam El Khomri n’est que depuis à peine un mois ministre du travail et elle encaisse déjà un coup de massue. En août il y a eu 20000 demandeurs d’emplois en plus qui se sont annoncés aux guichets. Cela correspond à une montée de 0,6% par rapport au mois précédent. Il est vrai que l’insécurité générale que nous vivons aujourd’hui n’encourage pas les entreprises à investir et à engager du personnel, au contraire. La crise amorcée des pays émergents n’a pas arrangé la situation. Les pertes en bourse ont freiné toutes initiatives. Et c’est pourtant dans un contexte difficile qu’il faudrait montrer de l’imagination, jeter son regard sur l’avenir. On aurait l’occasion de le faire avec des crédits aux taux d’intérêts des plus bas. Ce qui se passe en France est à l’inverse de l’atmosphère actuelle en Allemagne. L’économie vit en plein boom, la rentrée des impôts est élevée, ce qui permet à ce pays de subventionner la migration. Mais cela ne sera pas à fonds perdu si on en croit le gouvernement. Les réfugiés qui resteront auront du travail, occuperont des places vacantes vue la baisse démographique. Mais c’est aussi un pari. Angela Merkel est persuadée, que ce qui se passe actuellement en République Fédérale est un gage pour l’avenir, n’en déplaise à Madame Le Pen. Au lieu de se calfeutrer dans l’isolationnisme, un mirage aux effets pervers, elle va résolument de l’avant et donne ainsi un coup de fouet à tous ceux qui prônent le pessimisme. Malgré la catastrophe de Volkswagen, dont les retombées pour l’économie allemande ne peuvent pas encore être jaugées, la chancelière prend le parti donner de l’espoir à tous ceux qui ont peur, qui craignent trébucher au moindre obstacle. Une attitude pleine de bon-sens et de confiance.

C’est justement ce qui manque terriblement en France. Au lieu de se lamenter à longueur de journée, il serait temps que les gens osent tenter une grande aventure, comme c’était le cas à bien des reprises dans le passé. C’est ce qui a caractériser notre pays au cours de l’histoire. J’ai l’impression de me trouver face à des millions de comptables, qui n’ont rien d’autre à faire que de prédire la ruine. Un oracle de très mauvaise augure, lorsqu’il s’agit de se relever. Et toujours le doigt pointé sur les boucs-émissaires, responsables de tous les maux. Dans de telles conditions il ne peut pas y avoir un nouveau départ. Il est plus facile de chercher les responsables que de mettre le pied à l’étrier. Prôner l’échec au lieu de trouver d’autres alternatives, mêmes si elles peuvent paraître folles, comme l’initiative de Madame Merkel face aux requérants d’asile, est une absurdité. Bien sûr il y a les obstacles objectifs comme les caisses vides de l’État. Dans un tel contexte la relance est plus ou moins utopique dans un cadre traditionnel. Il faudrait avoir le courage de jeter par dessus bord certaines conventions, se référer au génie français qui semble avoir laissé place à la morosité. Se souvenir des chantiers, qui à l’époque semblaient démesurés, comme le TGV, comme Airbus ou Ariane. Un signe de vigueur intellectuelle, un défit face à l’esprit épicier qui semble submerger aujourd’hui la nation. Les chiffres du FN ne seraient pas si élevés si ce n’était pas le cas. Avons-nous affaire à des individus qui veulent à toux prix sauver leur pécule, sans se mouiller pour la collectivité. Je le crois !

pm

http://www.lemonde.fr/emploi/article/2015/09/24/hausse-sensible-du-chomage-en-aout_4770571_1698637.html

Pierre Mathias

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert