Myriam El Khomri, la nouvelle ministre du travail, a un père marocain et une mère bretonne. Elle est issue en partie de l’immigration, ce que je trouve une très bonne chose. La preuve que la France est de plus en plus multiculturelle, quoique qu’en pensent les édiles du FN. Elle n’est pas la première et d’autres membres des gouvernements successifs suivront. C’est une réalité européenne qui nous démontre que notre continent sera de plus en plus une terre ouverte pour tous ceux qui cherchent leur bonheur en dehors de leurs pays. Souvent ils sont – comme la guerre civile en Syrie le démontre – obligés contre leur gré d’entamer un voyage incertain, qui peut malheureusement aboutir à leur mort. Le désastre que nous connaissons actuellement le prouve. Des milliers de personnes noyées et persécutées par des passeurs meurtriers, qui n’ont que leur gain en tête. L’exploitation inacceptable de la misère. Il y a de quoi être dégoûté ! Les exemples de Myriam El Khomri, comme celui de la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, sont la preuve que l’intégration peut nous apporter une plus-value sociétale qui devrait faire taire les préjugés.
Il est vrai que pour Myriam El Khomri le défi sera de taille. Elle aura pour tâche pendant les derniers 18 mois de l’ère Hollande de ramener le chômage dans des zones plus acceptables. Pour une jeune femme dont le droit du travail n’est pas de son domaine, un pari difficile à évaluer. Le Président a tranché. Il aurait pu choisir un collaborateur connaissant tous les recoins de la législation du travail. Il ne l’a pas fait pour des raisons politiques à mon avis. Il sait parfaitement que le démarrage de l’économie ne tient pas forcément compte de décisions à l’échelle gouvernementale. Qu’il est dépendant d’aspects psychologiques qui ne tiennent pas forcément compte de la logique. Il faut créer une ambiance propice à la créativité. Peut-être qu’une jeune femme comme Myriam El Khomri réussira à ramener la barque à bon port. Toutes les mesures conventionnelles entamées jusqu’à ce jour, n’ont pas apporté les résultat qu’on était en droit d’attendre. C’est un fait objectif qui a dû inciter François Hollande à nommer une novice dans ce ministère. Une action démontrant un certain désarroi ! Si elle veut réussir, elle devra être peu conventionnelle, oser s’aventurer dans des eaux agitées et lutter contre des partis-pris venant tout aussi bien des patrons que des travailleurs. On ne lui fera pas de cadeaux ! Elle aura le devoir de convaincre les syndicats d’assouplir certaines règles obsolètes dans le contexte économique actuel. L’unique but doit être la relance. Sans pour autant avantager les barons de l’industrie, elle sera forcée de les amadouer d’une certaine manière. L’avenir du pays, qu’on le veuille ou non, est entre leurs mains, ce qui ne me remplit pas de joie. C’est une pilule dure à avaler pour tous socialistes ! Elle sera forcée de suivre la voie libérale d’Emmanuelle Macron, le ministre de l’économie, si elle veut réussir en peu de temps à changer de cap. Pour une femme de gauche pas forcément une option reflétant son mouvement de pensée. Elle doit être pragmatique et non sentimentale. Croyez-moi, je ne l’envie pas ! Il faut des chiffres, seulement des chiffres ! S’ils ne sont pas favorables comme c’est la cas actuellement, François Hollande sera balayé ! Une jeune femme pourra-t-elle le sauver ?
pm