C’est de la folie, Anthony Martial, 19 ans, a été transféré de Monaco à Manchester United pour une somme de 80 millions d’euros. Un poker à mes yeux insupportable. Les sommes engagées ne semblent jouer aucun rôle dans ce commerce, dominé par la l’appât de l’argent facile. Ce qui se passe devant nous est un marché aux esclaves. On génère de l’argent en troquant des joueurs d’un club à l’autre. Leur valeur est certes réelle, mais pas à ce niveau là. Qui peut nous assurer qu’un jeune footballeur tiendra ses promesses ? Un simple accident peut tout enrayer. Ce qui me gène au plus haut point, c’est que ce sport n’est plus que du business. Et pourtant j’adore le foot, les bons clubs. Parler de morale serait vain, mais il faut se rendre à l’évidence que la spirale des prix ne peut pas monter inlassablement. Cela me rappelle les chiffres mirifiques de l’essor de l’économie chinoise. Aujourd’hui toutes personnes jouant à la bourse remarquent qu’ils étaient plus ou moins l‘œuvre des spéculateurs. La chute était inévitable lorsqu’on suit une certaine logique. Ce qui est inquiétant dans le monde actuel, c’est que tout repose sur la hausse. C’est humainement impossible.
Ce qui risque à tous moments d’arriver, c’est le sort de mon cher Sisyphe. Une fois que la pierre qu’il a poussée arrive vers le sommet, elle prend son indépendance et roule vers le bas. Il faut tout recommencer ! Ce qui était possible dans la mythologie, le sera-t-il dans notre nouvelle réalité ? J’ai l’impression que le prix de l’argent est devenu complètement aléatoire. À l’égal du foot, on jongle avec des centaines de milliards – comme dans la crise grecque – en perdant du même coup une idée de leur valeur réelle. L’impression prévaut que tout cela ne signifie plus rien. De la monnaie de singe ? Un Monopoly planétaire ? Une chose est sûre, le travail n’est plus rémunéré. Seuls les spéculateurs sont les gagnants tant que la bulle n’éclate pas ! Une situation hautement malsaine, devant laquelle nous sommes plus ou moins paralysés. L’attrait du gain nous aveugle littéralement et nous rend vénal. Ce qui se passe dans les clubs de football, est le miroir de l’économie mondiale. Plus que du vent ! La loi du marché ne peut pas favoriser ce qui serait essentiel pour l’humanité. Cela ne se monnaie pas ! Lorsqu’on sait que Facebook, pour ne citer qu’un exemple, est une société générant des sommes incalculables avec du vent, on est en droit de se poser des questions. Comme celles dans le cas du transfert d’Anthony Martial. Que répondre à des chercheurs qui passent leur vie à se battre pour qu’ils soient reconnus par la société ? Des activités souvent sous-rémunérées par rapport à leur plus-value pour l’humanité ? Sans parler de tous ceux qui souffrent de la faim et pour qui des agissements comme nous les avons connus dans le Mercato devraient être des gifles ! Personne ne semble s’en offusquer vraiment. Serions-nous devenus passifs à ce point ? L’économie virtuelle prend de plus en plus de place. Un club comme celui de Manchester United vit comme une société boursière, qui investi en se moquant de l’éthique économique. Un allez-retour de transactions qui ne se basent pas sur des acquis réalistes. Cette mentalité nous conduira à la ruine, que nous le voulions où non. Nous sommes en train de danser autour du veau d’or, sans s’apercevoir qu’il est en papier mâché ! C’est du beau !
pm