La bourse de Shanghai est encore en train de perdre des plumes, pendant que les autres places financières asiatiques reprennent un peu du poil de la bête. Tous les bénéfices récoltés en une année par les marchés financiers chinois se sont évaporés en une semaine. La croissance de « l’empire » en a pris un sacré coup. Il faut dire qu’elle excédait de loin la réalité. 7% d’excédent est un chiffre qui à la longue ne peut pas être tenu. De 2 à 3% refléteraient bien plus la réalité. Mais à quoi bon mettre des « Paris en bouteille » ? Ce qu’il faut maintenant faire c’est de garder son sang-froid et aborder avec pragmatisme une situation qui ne l’est pas. Les marchés asiatiques, européens et américains devraient tout mettre en œuvre afin de corriger le tir. Ils devraient tabler sur un développement plus solide des économies des pays émergents. Cela consiste d’harmoniser les activités industrielles avec un essor sain des prestations sociales. Gagner de l’argent sur le dos des travailleurs est moralement néfaste, mais aussi en ce qui concerne les marchés intérieurs. Et c’est pas là qu’il s’agit de commencer. Mais comment y arriver si la plupart des ménages n’arrivent pas à boucler leurs mois ? En répartissant les bénéfices d’une manière plus équitable, il y aurait plus de pérennité. Je doute que les spéculateurs soient d’accord de suivre une telle démarche. L’appât du gain rapide est encore profondément ancré dans les esprits et se met en travers de toutes initiatives pouvant assurer à long terme un peu plus d’équilibre. Tant que l’économie dans son ensemble ressemble plus à une salle de jeu, rien d’efficace ne pourra en résulter.

Le crash de la bourse de Shanghai le démontre bien. C’est une bulle qui a explosé, la preuve que l’essor de plus de 150% en une année ne reposait que sur des chimères. Cet envol était un miroir aux alouettes ! Comment arrêter une évolution qui est sortie de ses gonds ? Le gouvernement chinois a dans un premier temps préconisé de placer les sommes énormes des fonds rentiers dans l’économie. Le but était d’arrêter l’hémorragie. Cela n’a servi pour l’instant à rien. Revoir de fond en comble tout le système est une utopie dans un pays totalitaire où les dessous de tables sont monnaie-commune. Vouloir d’un coup de baguette magique arrêter la corruption, est illusoire. Il faudrait que le partage du pouvoir politique devienne une normalité, ceci afin de mettre en place des organes d’auto-contrôles. Cela ne reflète sûrement pas les visées des autocrates de Pékin. Ne surtout pas lâché une once de pouvoir, même si le vaisseau est en train de sombrer, telle est mon impression. La crise dans laquelle nous entraîne la Chine ne débouchera pas, à moins d’un miracle, sur la démocratie. Il est à craindre que les dirigeants serreront les vis et exerceront encore plus d’influence sur la population. Ils n’accepteront sûrement pas le principe que la créativité ne peut que fructifier dans un contexte défini par la liberté. C’est justement ce dont aurait besoin ce grand pays. Son grand plongeon était prévisible et personne n’en a tenu compte. Les bourses étrangères auraient dû depuis longtemps tirer la sonnette d’alarme. Elles ne l’ont fait que du bout des lèvres. Maintenant que nous nous trouvons dans le chaos, elles démontrent leur impuissance. Est-ce la mort du capitalisme ?

pm

http://www.lemonde.fr/economie-mondiale/article/2015/08/25/la-bourse-de-tokyo-chute-encore-a-l-ouverture_4735646_1656941.html

Pierre Mathias

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