Au cours de la journée l’accord avec la Grèce devrait être entériné au Bundestag. Les députés ont été priés d’interrompre leurs vacances et de se rendre à Berlin pour ce vote. Dans les rangs de la CDU/CSU, 56 représentants du peuple ont déclaré vouloir refuser de donner leur assentiment. Cela pose un certain problème à Madame Merkel, qui ne pourra pas indéfiniment laisser main-libre à ces rebelles. Elle sait parfaitement bien que 49% de la population s’opposent à de nouvelles aides en direction d’Athènes. Sans une remise substantielle de la dette, de nouvelles demandes ne sont pas à exclure, au contraire. Les 86 milliards dont il est question aujourd’hui ne semblent pas suffire à la Grèce pour sortir enfin du marasme dans lequel elle se trouve. La raison pour laquelle le FMI préconise de revoir complètement ces questions de transfert. Les argentiers de Washington, Christine Lagarde à leur tête, ne veulent pas participer à ce programme sans un nouveau plan de remboursement. Il ne peut que fonctionner, d’après eux, que si le réalisme prévaut à nouveau. Il consiste à dire que la plupart des prêts accordés dans le passé sont de l’argent perdu, la Grèce ne pouvant pas par ses propres moyens honorer les échéances. L’économie est complètement sinistrée, l’industrie plus ou moins obsolète. Le bon sens consisterait à accepter cette situation. La Chancelière ne veut pas qu’il en soit dit, bien qu’elle sache parfaitement bien qu’il n’y aura pas d’alternatives. Il est clair qu’un tel « cadeau » ne plairait aucunement au peuple allemand. Il faut donc faire semblant d’y être radicalement opposé, tout en essayant de trouver d’autres alternatives au niveau européen, ceci pour faire passer la pilule. Le gouvernement ne veut pas se passer du FMI, ce qu’il pourrait faire, espérant ainsi avoir plus de garanties par rapport aux grecs. Christine Lagarde s’est fixée un délai jusqu’en octobre pour se décider ou non de faire partie du club.
Alexis Tsipras a mis en place ce qu’on lui demandait de faire, quitte à perdre son mandat. Il est allé au-delà de ce qu’on considérait comme étant possible. Pour obtenir de l’argent frais il a largué par dessus bords tous les principes du Syriza. Cela conduira à mon avis à de nouvelles élections. Même un intransigeant comme le ministre des finances Wolfgang Schäuble, a du le reconnaître. Il sait que c’est l’outil de la dernière chance. Pour l’Allemagne l’effondrement de la zone euro aurait des conséquences diablement plus coûteuses que l’aide accordée à ce petit pays méditerranéen. C’était justement le calcul d’Athènes. Les gouvernants ont essayé par tous les moyens de faire courber l’échine à la République fédérale, ce qui ne leur est pas réussi. En proférant certaines injures ; en voulant lui faire comprendre qu’un départ de la Grèce entraînerait un raz-de-marée. Rien n’y a fait. Berlin est resté dure, très dure. Les conditions actuelles font bien plus mal que ce qui avait été prévu il y a encore quelques mois. Un observateur averti ne pourra que constater, que Tsipras et ses amis ont dû laisser un grand nombre de plumes. Les citoyens grecs en ont-ils conscience ? Continueront-ils à soutenir un homme qu’ils considèrent comme étant « un sauveur » ? Étrange, étrange ! On ne saura jamais exactement ce qui se passe dans la tête de personnes, qui a peu de jours d’intervalle, votent non à l’austérité et disent oui aux mesures imposées ? Pour un moi un casse-tête « grec » !
pm