Au mois de mai le chômage a encore augmenté de 16.200 demandeurs d’emploi. Le chiffre total est de 3.552.200 sans les DOM. Il y a de quoi désespérer. La preuve que la politique est impuissante face à cette plaie. Le pari du Président ne pourra pas être tenu. S’il est conséquent il ne se représentera pas en 2017. Ce n’est pas en appliquant des soins au compte-goutte qu’il sera possible d’inverser la vapeur. Est-ce possible d’appliquer une thérapie de choc sans tuer le patient ? Personne ne peut le garantir. Mais une chose est sûre, les lois du marché agissent d’une manière autonome. Ce qui se passe actuellement avec la Grèce le démontre. Les créanciers voudraient que l’État fasse de plus en plus d’économies, réduise les rentes, augmente la TVA. Il est évident qu’en agissant de la sorte on pénalise l’économie. Lorsqu’il y a moins d’argent dans le porte-monnaie, les gens dépensent moins. Logique ! C’est la raison pour laquelle les bourses observent avec une certaine méfiance ce qui se passe actuellement. Pour elles il serait très important de mettre sur place un programme de relance. Elles partent du principe que pour payer les dettes, il faut gagner plus. En partant de ce principe il serait opportun de baisser les charges des foyers aussi en France.

Payer moins d’impôts serait un pas dans la bonne direction. Mais cet argent qui manquera fatalement pour faire tourner la machine, devra être économisé ailleurs. Baisser les prestations sociales est un pas que François Hollande hésite à faire parce qu’il est foncièrement impopulaire. Mais ce serait la seule solution. C’est ce qui s’est passé au temps du chancelier social-démocrate. Gerhard Schröder n’a pas hésité à le faire. Le résultat peut se faire voir pour une grande majorité de citoyens. C’est autre chose pour tous ceux qui vivent dans la précarité, car les salaires sont relativement bas. Le chômage, contrairement qu’en France, est le plus bas depuis des années. C’est le mérite des mesures prises par l’agenda 2010. Mais ces coupes sombres ont hissé Angela Merkel au pouvoir. Je suis certain qu’elle n’aurait jamais eu le courage de son prédécesseur. François Hollande ne veut pas passer pour le fossoyeur du système social. La loi Macron est « une réformette », rien de plus. Mais on a vu quels remous elle provoqua. Une scission au sein du PS a été évitée de justesse. Personne ne veut se mouiller ! Le chômage est comme la peste. Une fois qu’il sévit, il est difficile de l’arrêter. Chaque maillon de la chaîne économique a une influence sur l’ensemble. Dès qu’un secteur marche au ralenti, il entraîne dans sa léthargie les autres. Il est évident qu’il faudrait mettre la main à la pâte, inciter le peuple à faire plus d’efforts. Mais lorsqu’un grand nombre de personnes sont déprimées, chaque coup de fouet est vain. Le fait est qu’une certaine indifférence gagne le pays. On se soumet à son sort en se débrouillant avec les allocations et en faisant du travail au noir. Les plus habiles trouvent encore la moyen de soutirer plus d’argent à l’État que ce qui leur serait dû. La combine est le sauve-qui-peut pour beaucoup d’entre-nous. Mais avec une telle mentalité il est impossible de sortir d’affaire. Un égoïsme mal à propos dans des temps difficiles comme nous les connaissons. Ce qui rend peu crédible tous gouvernements, c’est la déprime !

pm

http://www.liberation.fr/economie/2015/06/24/chomage-des-chiffres-sans-queue-ni-tete_1336339

Pierre Mathias

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert