Alexis Tsipras essaie de garder son calme. Il veut tenir tête à tous ceux, qui d’après lui, veulent mettre au pas son pays. L’honneur de la Grèce est blessé, c’est tout au moins ce que je ressens. Les créanciers, en voulant imposer la hausse de la TVA ou des coupes sombres dans le domaine des retraites, ne blessent-ils pas la souveraineté d’une nation ? Qu’ils réclament un remboursement est parfaitement légitime, mais en entrant dans les détails ils s’immiscent dans des affaires qui ne les regardent pas. Qu’ils parlent des sommes dues est tout à fait normal. Mais c’est au gouvernement grec de dire comment y arriver. Tant que l’UE est une union d’États indépendants, Bruxelles ne peut pas aller à contre-courant de la volonté politique des pays-membres. Par contre il est parfaitement normal que les crédits accordés soient soumis à certaines conditions. C’est là que se trouve la source du conflit. Le Premier Ministre ira-t-il jusqu’à acculer la Grèce à la faillite ? Sauver son amour-propre à ce prix-là est parfaitement disproportionné. Qu’il essaie d’éviter une précarité encore plus tenace est son devoir, mais il devrait savoir qu’avec un Grexit la situation sociale se détériorerait encore plus, que le peuple se révolterait. L’idée qu’avec un drachme faible il puisse faire redémarrer l’économie est une illusion. Mais il serait trop simple d’imputer tous les maux à Alexis Tsipras et ses amis. Ce ne sont pas eux qui ont plongé le pays dans ce marasme.

Le rôle des institutions européennes serait de trouver des solutions pour redonner un souffle d’espoir à une population tenaillée par la dépression. Sans relance il ne peut pas y avoir de nouveaux horizons ! Mais que faire lorsque une certaine élite se conduit comme des félons ? Retirer tous ses avoirs et les placer en Suisse ou ailleurs est un scandale, un acte antipatriotique ! C’est ce qu’on fait et continuent à faire les décideurs dans le domaine économique et industriel. Ils ont quitté le bateau à la sauvette, partant du point de vue que la faillite est incontournable. Cette attitude a contribué à détériorer encore plus une situation déplorable. Ils ont bien sûr évité de payer des impôts. C’est du crime organisé ! Au lieu de casser du sucre sur Madame Merkel et compagnie, le Syriza ferait mieux de rappeler à l’ordre ce beau monde et de nationaliser leurs biens en Grèce, s’ils ne se conduisent pas d’une manière plus solidaire ! Je ne comprends pas qu’un parti qui se dit être de gauche puisse montrer tant de désinvolture lorsqu’il s’agit de mettre fin à de telles pratiques ? Après moi le déluge ! J’ai l’impression que c’est la nouvelle devise d’Alexis Tsipras. Ce que chaque individu est en droit de faire lorsqu’il se remet en question, est parfaitement inadapté pour un politicien qui porte une responsabilité pour tout un peuple. Je peux comprendre qu’il soit exaspéré par l’attitude intransigeante des créanciers, mais il serait dans son devoir d’analyser ce qui se passerait au cas où il n’y aurait pas d’accord. Peut-être joue-t-il au poker pour arriver à faire fléchir tous ceux qui réclament le remboursement de la dette ? Il y a aussi un peu de chantage dans l’air, ce qui est pour moi condamnable. Il serait temps qu’il se fasse une raison : sans sacrifices il ne peut pas y avoir de sortie de crise. Accuser tous les autres de tous les maux n’est pas digne. C’est la Grèce qui a mal géré ses affaires, pas nous !

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/06/18/tsipras-se-bat-pour-nous-on-veut-qu-il-sache-qu-on-est-avec-lui_4656443_3214.html

Pierre Mathias

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