La FIFA est le miroir de ce qui se passe un peu partout lorsqu’il est question de politique et de pouvoir. Ne nous faisons pas d’illusions, la corruption ronge tout le système démocratique et est de ce fait virulente comme une épidémie. Toujours la même rengaine, il s’agit d’une affaire de gros sous. Des individus sont constamment tentés de se remplir les poches et ne connaissent aucuns scrupules d’agir ainsi au détriment d’une grande idée. La FIFA est une organisation qui devrait rassembler des hommes de toutes races et préconiser la tolérance, le respect d’autrui. À l’aide d’une pub bien orchestrée elle le fait. Les choses se sont détériorées à cause du business qui empeste le foot. Les droits de diffusions rapportent des milliards. Il faut avouer que la tentation est grande de se servir ! Il en est de même pour l’organisation des tournois. On est loin des idéaux sportifs. Il en va exclusivement des profits qui peuvent être générés. Comment remettre de l’ordre dans ce panier à crabes ? Je pense que c’est plus ou moins impossible. Il faudrait revoir toutes les structures du football, remettre à plat toute la politique des transferts. N’est-on pas confronté à une traite des hommes ? Les joueurs ne sont certes pas des esclaves, mais ils se vendent au plus offrant. Leurs agents se graissent la patte et personne ne s’en offusque. N’est-ce pas une forme de proxénétisme ?
Dans de telles conditions il serait vain de parler de morale. Les fonctionnaires de la FIFA ne sont pas des innocents. Ils font partie d’une mécanique qui n’a qu’un but : faire fructifier l’argent, peu importe par quels moyens. Des commissions d’éthique ne changeront rien tant que les structures actuelles de ce sport perdureront. Mais il serait naïf de croire au changement. Il y a trop d’intérêts en jeu. C’est la raison pour laquelle je trouve exagéré l’émoi des médias. Tout le monde est au courant depuis des décennies de ce qui se passe dans les coulisses de la FIFA. Aussi des enveloppes qui ont été distribuées pour amadouer certains récalcitrants. Tant qu’il n’y a pas eu de dénonciations, nous nous sommes accommodés des Sepp Blatters et compagnie. Nous les avons laissé en paix sans exercer de pression. Il a fallu que la justice américaine se mette en marche pour que certaines têtes tombent. Mais ce n’est que le haut de la pyramide. Pour permettre un nouveau début il faudrait tout d’abord que la FIFA mette la clef sous le paillasson. Comment rénover une institution dont la colonne vertébrale est atteinte par le virus de la corruption ? C’est impossible. Faire tabula rasa comme il serait souhaitable, n’est qu’illusion. On se restreindra à des compromis plus ou moins boiteux. Il serait nécessaire de revoir de fonds en comble toute la construction parlementaire de la FIFA. Un pays, une voix est une aberration. Il est dans un tel système évident que toutes tentations de prise d’influence sont inévitables. Ce n’est pas sans raison que dans une démocratie comme la Suisse il y a deux chambres. Celle des cantons qui envoient deux représentants et celle du parlement où le nombre des députés est calculé au prorata de la population. Cela permet d’exercer un contrôle et de freiner toutes tentatives de prise d’influence. Ce n’est pas une garantie, mais c’est une option qui a fait ses preuves. Le hic, une majorité de fédérations se rebelleront !
pm