Vouloir s’accaparer de la République et s’assimiler à ses valeurs, n’est pas un péché. Mais lorsque un parti prend un nom en otage, il en écarte tous ceux qui ne partagent pas ses vues. Nicolas Sarkozy en est sûrement conscient, mais à long terme cela peut le paralyser. L’exemple le plus connu actuellement est celui des USA, où les deux formations dirigeant le pays, s’engagent très loin si on en croit leur patronyme. Les règles de la démocratie n’ont rien à voir avec une couleur politique, non plus celles de la république. J’irais plus loin : c’est de l’usurpation ! En Allemagne un groupuscule d’extrême-droite avait aussi choisi ce titre. Les idées qu’il défendait étaient à des années lumières de la volonté affichée lors de la révolution de 1789 de faire respecter les droits de l’homme. Mais n’oublions pas qu’en France l’esprit républicain a vu le jour dans le sang, qu’il a fallu des milliers de morts pour imposer sa philosophie. Passons… Le nom qu’on donne à un enfant n’est pas un geste médiatique, il devrait impliquer un idéal. En ce qui concerne le nouveau-né de Nicolas Sarkozy, il n’y aurait aucune raison que cela soit différent. L’esprit de tolérance doit figurer en tête même s’il n’est pas forcément populaire. Et ceci peu importe quelle couleur on représente. Respecter le camp adverse serait un premier pas. On en est loin !

La France aurait un urgent besoin de plus de tolérance. C’est une condition pour éviter que les fossés existants se creusent encore plus. Tous ceux qui font de la politique devraient s’en imprégner, respecter ses adversaires et lutter contre eux qu’avec une seule arme, celle des arguments. Le but ne serait-il pas de rassembler tout un peuple sous la même bannière ? Celle d’une nation respectant ses principes quelles que soit ses aspirations partisanes ! Changer de dénomination est une chose, changer de style un autre. Je crains fort que nous nous dirigeons vers du rafistolage. Que ce parti du centre-droit et de la droite modérée reste ancré dans ses principes et ceci en refusant de les remettre en question me gêne profondément. Comme je l’ai déjà évoqué pour le socialisme, qui devrait tenir en compte la situation actuelle, les militants de l’ancien Président feraient bien de se poser des questions fondamentales, comme celles de savoir comment allier le progrès et au conservatisme ? Est-ce vraiment réalisable ou tout simplement un vœux pieu ? Je pense qu’il serait des plus urgents de se remettre en question, peu importe pour qui on vote. D’une part la technologie fait un énorme pas en avant, d’une autre la pensée piétine. C’est un antagonisme peu explicable. La notion actuelle du progrès est liée au matérialisme, le reste ne semble pas toucher la majorité des gens. C’est une fuite en avant ayant comme but de masquer les grandes questions fondamentales comme le sens à donner à la vie dans son ensemble. Si Sarkozy avait le courage d’entamer une telle discussion, il aurait mon soutien. Je crois bien plus qu’il veut rassembler ses supporteurs, les apprivoiser en leur jetant de la poudre aux yeux. Ce n’est pas lui qui entamera une révolution philosophique. Il est plutôt un adepte de la stagnation mentale. Le marketing est pour lui plus important que la réflexion. Pourvu qu’il puisse glaner des voix, le reste n’est que de l’amuse-bourgeois ! Pauvre république !

pm

http://www.liberation.fr/politiques/2015/04/14/les-republicains-un-hold-up-semantique_1240905

Pierre Mathias

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