Benjamin Netanyahu risque d’après les sondages de passer à la trappe. Le travailliste Isaac Herzog semble se trouver d’une courte tête aux premières loges. 20% des citoyens n’ont pas encore fait le choix. Jusqu’à la dernière minute les candidats ont fait campagne. Deux politiques diamétralement différentes s’affrontent. Le premier ministre voit la sécurité de son pays au premier plan et à sacrifié en son nom tous compromis avec ses voisins. Il a bombardé la bande de Gaza, a encouragé les colons à s’installer sur les terres palestiniennes et ceci avec l’aide de l’armée. On est loin de toutes initiatives pouvant engendrer un processus de paix. Sa politique belliqueuse rend tout avenir incertain. Il serait même possible qu’elle mène à l’autodestruction d’Israël. Une attitude sans une once d’espoir. Par la force il cherche à braver la réalité. À la longue cela ne sera pas réalisable. La population semble enfin se réveiller, tout au moins je l’espère.

Le parti travailliste et le parti HaTnuah de Tzipi Livni forment l’Union Sioniste. À eux deux ils obtiendraient 24 sièges à la Knesset contre 20 au Likud. Mais cette avance est assez tenue dans une assemblée qui compte 120 députés. Ce n’est qu’en formant des coalitions qu’il sera possible d’obtenir une majorité capable de former un gouvernement. Mais ne nous faisons pas d’illusions : les petits partis sont souvent très conservateurs, que ce soit ceux à tendance religieuse ou les adeptes des colons. Il ne sera pas possible d’appliquer à 100% un programme libéral. C’est le prix de la démocratie ! Des compromis devront être faits. Contrairement à Benjamin Netanyahu, Isaac Herzog n’est pas un combinard. En fin de compte, malgré les résultats, il est bien possible que l’actuel premier ministre se succède à lui même. Il faudra des semaines, voir des mois pour obtenir une majorité qui mérite son nom. Le bilan du Likud est franchement accablant. Les relations avec les États Unis sont plus que tendues, malgré le soutien des Républicains aux faucons. Le dialogue avec Barak Obama est presque au point mort. Les négociations avec l’Iran, qui sont prêtes à aboutir, sont torpillées par le gouvernement. L’affrontement militaire est programmé et ceci sous le regard impuissant de l’occident. Beaucoup de citoyens sont probablement en train de s’apercevoir qu’une telle attitude ne peut qu’aboutir à une guerre, où il est nullement sûr qu’Israël en sorte vainqueur. Ces élections sont peut-être la dernière chance de s’en sortir. Puis il y aussi l’extrême-droite qui a été favorisée par Netanyahu et qui dicte de plus en plus la politique de l’État juif. Des programmes populistes et racistes que nous combattons en Europe. Le virus fasciste ne connaît pas de frontières. Ces partis sont une gifle envers tous ceux qui ont connu la Shoa. Ils n’hésitent pas à prôner l’élimination des Arabes… seulement cela ! C’est terriblement décevant pour tout démocrate. Une raison de plus de chasser le Likud du pouvoir. Il a perdu à mes yeux toute légitimité et mériterait une défaite cuisante. Mais n’allez pas croire que j’ignore la réalité politique. Bien des pays arabes aimeraient chasser les Israélien du Proche-Orient, détruire à tout jamais ce qui a été réalisé après la guerre mondiale. C’est aussi inacceptable que les diatribes belliqueuses des dirigeant actuels à Jérusalem !

de

http://www.liberation.fr/monde/2015/03/14/israel-plonge-dans-l-incertitude-avant-les-legislatives_1220642

Pierre Mathias

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