La décision de BCE de racheter des actifs est à première vue un bon moyen de freiner la déflation et de relancer l’économie. Mais à condition que les banques jouent le jeu et accordent plus facilement des crédits. Le feront-ils ? Une question que seule une voyante peut élucider en fixant son regard sur une boule de cristal. Mario Draghi a pris de grands risques en débloquant 60 milliards d’euros par mois et ceci jusqu’en 2016. Il le sait ! Mais c’est aussi un constat d’échec de la politique financière et économique pratiquée depuis quelques années par Madame Merkel. Les réformes qu’elle exige dans certains pays ont certes été amorcées, mais pourront-elles être menées à bien ?

Tant que les revenus chutent comme cela a été le cas et que le chômage sévit, il ne faut pas s’attendre à des miracles. D’un autre côté l’initiative de la BCE serait vouée à l’échec si le redressement budgétaire était abandonné. Une révision complète des structures existantes est toujours d’actualité. Comment réagiront les gouvernements des pays endettés ? Ce laisseront-ils tenter par la facilité ? Là aussi un facteur incertain. Pour tous ceux qui ont fait des efforts comme l’Allemagne, la nouvelle du 22 janvier n’incite pas à la joie. Plus d’argent en circulation signifie une baisse de revenus car les intérêts baissent. Pour tous ceux qui ont fait des économies une mauvaise nouvelle. Par contre le marché financier risque d’être le bénéficiaire de cette action inégalée. Si l’économie redémarre les actions seront sur une pente ascendante. Peut-être l’occasion pour les épargnants de compenser les pertes. Mais là-aussi l’avenir nous dira si le pari de Mario Draghi a des chances d’aboutir. Une chose est néanmoins certaine : sans la poursuite des efforts pour assainir la situation des pays en difficulté, la manne monétaire ne nourrira pas son homme. Comme on le voit beaucoup de questions restent sans réponses, mais le grand argentier de la BCE n’avait pas d’autre choix que de se lancer dans cette aventure. Il devait réagir à la perte de vitesse de l’économie européenne. Pratiquer l’immobilisme aurait été encore plus néfaste que les prévisions des devins de la sinistrose. Les risques qu’il a pris démontrent qu’il est prêt à remettre en question sa propre personne. C’est courageux ! Mais il faudra que la politique suive et soit enfin plus active. L’argent supplémentaire devra être investi dans des projets structurels pouvant relancer la demande. Elle aussi sera obligée à prendre des risques et à annoncer la couleur. Ce n’est pas en faisant du surplace que les ménages dépenseront plus. Et ceci est une condition pour assurer la relance. Comme on le voit il est bien trop tôt pour louer ou critiquer l’initiative de la BCE. Pour ma part je serais enclin à lui donner toutes ses chances. Par nature je déteste ne pas pouvoir bouger. Parfois il faut avoir le courage de faire un pas en avant, même si on risque de trébucher.

pm

http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/01/22/le-rachat-d-actifs-par-la-bce-bon-pour-l-economie-reelle_4561887_3234.html24.01.2015

Pierre Mathias

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