Il est connu qu’un ours blessé peut être très dangereux pour tous ceux qui l’approchent. La Russie de Vladimir Poutine boite dangereusement. La dégringolade du rouble est d’actualité. La monnaie perd chaque jour ses plumes entraînant le pays dans la récession. De plus en plus de citoyens n’arrivent plus à boucler leurs fins de mois. En plus des sanctions de la communauté internationale, le prix du pétrole chute. Pour les chefs de l’UE un casse-tête. D’un côté ils veulent exercer une pression sur Moscou à cause de l’Ukraine, de l’autre ils se rendent parfaitement compte que les mesures appliquées pourraient avoir un effet de boomerang. La raison pour laquelle Angela Merkel et François Hollande ne veulent en aucun cas rompre le contact avec Vladimir Poutine. Tout en essayant à lui faire appliquer enfin le traité de Minsk, ils seraient prêts à assouplir les sanctions. Ils se rendent bien compte que l’Europe sans la Russie serait un retour à la guerre froide. Une situation que personne ne peut souhaiter. Comme on le voit les dirigeants sont dans l’embarras. Il est à craindre que le Kremlin ne se plie pas aux exigences des occidentaux. Céder, dans l’optique du Président, serait perdre la face. Une grande majorité du peuple russe se sentirait déshonoré. Plutôt endurer la disette ! Tout a été fait pour attiser le nationalisme. Ceux qui croient que les revers économiques provoqueront la chute de Vladimir Poutine peuvent à mon avis attendre longtemps. Depuis la chute de Berlin, la Russie a connu bien des revers. Elle est passé d’une puissance mondiale à un pays assisté. La fierté de ses habitants en a pris un sacré coup. Passer pour un parent pauvre à qui on fait l’aumône est pour une grande majorité des gens insupportable. Mieux mourir et garder son honneur que de céder « à un chantage ». La chancelière est tout à fait consciente de cet état d’esprit. Il rentre dans la droite ligne de l’âme russe. Comme la littérature russe le démontre, les gens sont passionnés, irrationnels, peu pragmatiques. Ils réagissent souvent d’une manière émotionnelle. C’est ce qui rend si difficile la politique actuelle. Le processus qui s’est engagé est presque irréversible. Son issue est imprévisible. Un blocus plus sévère ne pourrait qu’attiser la situation. Un ours blessé n’a plus rien à perdre. Pour se défendre il attaquera. C’est le danger qui nous guette. Je crains qu’avec un appel à la raison on n’ira pas plus loin. Que faire ? Machine arrière ? Non, cette option serait fatale pour l’UE. Le statut quo ? Il est à craindre que l’immobilisme paralyse de plus en plus le continent. Une mauvaise option pour tous les acteurs, en particulier pour le peuple russe qui doit payer la casse.

pm

08_3214.htmlhttp://www.lemonde.fr/europe/article/2014/12/19/l-europe-partagee-sur-l-attitude-a-adopter-face-a-la-russie_45435

Pierre Mathias

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