Ce n’est pas qu’en France que la politique se rend la vie difficile avec le problème des fins de vies. Faut-il autoriser l’euthanasie comme aux Pays-Bas ou en Belgique ? Ou faut-il interdire toutes pratiques mettant un terme à une existence ? Que dire du suicide individuel préconisé par l’association « Exit » en Suisse ? Il est évident que dans l’état actuel des choses, seul un compromis est possible. Le soutien apporté par le chef de l’Etat aux propositions des députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP) sur l’évolution de la législation me semble être une solution acceptable. Une sédation profonde et continue devrait trouver l’assentiment d’une majorité, à condition que le malade accepte de s’y prêter. Ce serait un frein à des manipulations consistant à prélever des organes sans en référer à l’éthique médicale. Pour que cela soit possible, le patient doit vivre encore. C’est aussi à ce sujet que les protestataires devraient intervenir. Ils ne peuvent pas à mon avis forcer le Président de donner le feu vert à une mort active. Dans les pays où elle se pratique, les abus ne peuvent pas être ignorés. Intervenir chez des enfants ou chez des malades nerveux frise les pratiques du 3ème Reich. La question qui se pose est de savoir quels critères doivent être appliqués ? N’est-il pas de l’intérêt de la Sécu d’envoyer des membres gravement malades dans l’au-delà pour faire des économies ? N’est-ce pas la porte ouverte à l’eugénisme qui a pour but de « régulariser » à sa guise une société et ceci au nom de la santé publique ? Une manière d’éliminer tout individu ne correspondant pas aux normes édictées ? Je sais que la plupart des personnes réclamant la liberté de « choisir sa mort », condamnent de telles pratiques. Mais une fois que la loi admettrait la mort active, rien ne pourra empêcher de pratiquer « des exceptions ». J’ai tourné un film à ce sujet en Hollande et me suis vite aperçu des dangers que cela peut engendrer. C’est pour moi une des raisons pourquoi je refuse cette solution. Je pense qu’un médecin a en premier lieu le devoir de sauver des vies. Donnez une piqûre létale à un patient n’est pas compatible avec son devoir, ceci même si cela peut apporter une délivrance. Je sais, la proposition Claeys et Leonetti peut être discutable. Ne plus nourrir et abreuver un malade en fin de parcourt n’est pas non plus idéal. Mais que faire d’autre si on ne veut pas ébranler la Constitution ? C’est vraiment une affaire de conscience, la raison de respecter les avis contraires. Pour ma part j’ai fait mon choix !

 pm

http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/12/12/partisans-et-adversaires-de-l-euthanasie-mecontents-des-propositions-claeys-leonetti_4539936_3224.html

Pierre Mathias

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