Un lycéen de 14 ans a ouvert le feu sur ses camarades avant de se suicider. La police a trouvé un de ses camarades mort. Cela s’est passé dans la région de Seattle. Une fois de plus les sociologues et les psychologues essaieront de trouver des explications. L’une d’elles est la banalisation du crime. Très probablement les jeux vidéos y sont pour quelque chose. Lorsque un ado abat un soldat sur son écran, c’est un acte normal, quotidien. S’il n’agit pas, il risque de se faire tuer. Le meurtre devient de plus en plus virtuel. Certains jeunes ont du mal à faire la différence entre l’imaginaire et la réalité. Tirer sur un être humain devient un automatisme. Mais je ne peux entièrement accepter cette thèse. Lorsqu’il n’y avait pas encore d’ordinateurs, il y avait des crimes. Depuis la nuit des temps, la mort nous accompagne, elle fait partie de notre existence. Aussi la tentation de la provoquer. L’attrait des armes est très prononcé aux USA. Elles font partie, en ce qui concerne les hommes, de leur virilité. Rendre justice pas soi-même est pour bien des Américains une normalité. Peut-être bien que ce garçon a été constamment confronté avec une telle idéologie. Mais ce n’est pas une certitude. Si on veut lutter efficacement contre de tels abus sanglants, il faut contrôler plus strictement la vente des armes. Le lobby des fabricants s’y oppose farouchement ainsi qu’une importante frange de la population. Porter un revolver sur soi fait partie de la liberté, disent-ils. Lorsqu’on lit les déclarations des apôtres d’une certaine violence, on croit rêver. Pour eux il en va de la démocratie, qui doit être défendue, le cas échéant, par des citoyens armés. C’est la porte ouverte sur l’auto-justice. Probablement le jeune tueur de Seattle n’a pas pensé aussi loin, mais il serait parfaitement envisageable qu’il ait été de l’avis qu’un adulte soit en mesure de s’imposer. Il l’a fait avec conséquence.
pm
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