Le père Noël a mis sous le sapin de la Maison Blanche un paquet joliment emballé dans du papier rose. Il a tout d’abord suscité de la méfiance, car il était anonyme. Personne aurait pu dire qui avait eu une telle attention.. Le FBI et la garde approchée de Donald Trump ont fait vider tout d’abord les lieux, car ils craignaient que c’était l’EI qui avait envoyé ses bons vœux en l’honneur de la naissance du Christ Roi. Un agent démineur rampa du côté de l’envoi suspect. Son chien le huma et lui dit : « Chef, cela doit être un livre ! » Lorsque le chef de bureau du Président apprit la nouvelle, il devint blême. « Ne saviez-vous pas que le boss des boss n’aime pas lire ! » Il avait dévoilé un secret d’État, mais pris de curiosité, il fit ouvrir le présent. C’était effectivement un volume portant le titre « Tout en diplomatie ! » En le feuilletant on apprit, que l’art de gouverner, était de savoir jusqu’où on pouvait aller. Cela consistait à jauger exactement le pouvoir qu’on a et d’agir en conséquence. Les conseillers de Donald Trump, se réunirent dans une petite salle de conférence, au lieu de chanter des cantiques de Noël. Ils comprirent immédiatement qu’il s’agissait de menaces proférées contre les autres nations, si elles se permettaient d’émettre un autre avis que le président concernant la question de Jérusalem. Pour elles il n’y avait pas lieu de reconnaître cette ville comme capitale de l’État hébreux, car cela équivalait à un rejet de la Palestine, d’un acte de guerre. Personne ne se laissa intimider. La résolution fut rejetée par 128 voix contre 9 ; 56 pays s’abstinrent.

La théorie du soft power mise au point pas James Mattis, le secrétaire d’État à la défense, connut son premier échec. Le président déclara avec dédain mercredi : « Laissez-les voter contre nous, nous économiseront beaucoup d’argent, nous nous en fichons ! » Il n’avait pas saisi la portée du désastre qu’il venait de déclencher. Il part du principe que lorsque les USA émettent un avis, il faut le suivre, comme un croyant qui respecte et adore l’Évangile. Il s’avéra que les États Unis ne faisaient plus l’unanimité au sein de la communauté internationale. Le livre évoquait le rôle que devait prendre la diplomatie en qui concerne la gouvernance d’un pays. Qu’il fallait tout d’abord s’assurer de son pouvoir. Une fois de plus il est incontestable que le manque de connaissances rudimentaires du président porteraient ombrage à son pays. Tout observateur bien averti, peut partir du point de vue, que l’Amérique a ainsi perdu son statu de puissance mondiale, que son rôle est en train de s’amenuiser. Au lieu de convaincre, Trump tape du poing sur la table. Il n’est que possible d’avoir un tel comportement que si on est assuré du soutien d’une majorité de nations. Mais dans le cas-présent, il est clair que ce grand pays a perdu ses prérogatives et ceci pour la première fois depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Il en va ici moins du bien-fondé d’une décision prise dans la hâte, que du statu des USA au sein de la communauté mondiale. Plus personne n’est plus d’accord de suivre à la lettre des initiatives comme celle de Jérusalem, qui pourraient être dramatiques si elles se confirmaient. Donald Trump a oublié qu’il n’était pas à la tête d’une monarchie absolue, mais d’une nation qui risque bien de vaciller tant qu’il s’en fiche de la diplomatie !

pm

http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/12/23/onu-trump-et-l-usage-hasardeux-de-la-menace_5233906_3232.html

Pierre Mathias

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