Après une longue période, où le nombre des personnes souffrant de la disette était en baisse, nous revoilà plongé dans une époque, où le chiffre des victimes « du ventre-creux » augmente. Le changement climatique et avant tout les guerres en sont les causes. C’est une fois de plus l’Afrique qui est dans le peloton de tête. Un continent qui est exploité par les nations industrielles, sans tenir compte de l’humanitaire. Faudra-t-il s’attendre à une révolte des gueux ? Ont-ils encore la force de monter sur les barricades ? Je ne le pense pas ! Tous ces méfaits découlent du colonialisme. Les Anglais et les Français ont occupé les lieux sans tenir comptes des données ethniques. Des peuples entier ont été déchirés, ce qui provoque aujourd’hui de très graves conflits. Parallèlement aux bains de sang, les champs ne sont dans bien des cas plus exploités à cause des guerres. La Somalie ou le Sud du Soudan sont de terribles exemples. Il est insupportable de voir les enfants mourir, faute de nourriture. C’est-là que chacun d’entre-nous peut s’apercevoir que la politique n’en tient pas compte. Normalement l’homme devrait se trouver au centre de toutes les démarches, mais ce n’est pas le cas. Par contre le capital est bichonné. Ce décalage est aujourd’hui une nouvelle forme d’exploitation de l’homme par l’homme. Il est évident que ce sont toujours les plus riches qui ont voix au chapitre. La faim devrait nous inciter à réfléchir par quels moyens il serait possible de l’éradiquer. Il y aurait l’idée d’un plan Marshall pour l’Afrique, mais je doute fort qu’un pays comme la Chine puisse être enclin à soutenir une telle démarche. Elle soutient comme les anciens colonisateurs des autocrates qui se remplissent les poches, au lieu de faire parvenir l’aide financière à tous ceux qui en auraient le plus grand besoin. Pourquoi se donner du mal à vouloir sauver des populations toutes entières, si on peut continuer à exploiter les habitants comme du bétail et encore ?
J’ai repris ce thème parce qu’il se trouve depuis des décennies sur l’agenda de l’ONU. Mon ami Jean Ziegler, un sociologue et politicien suisse, a de 2000 à 2008 dirigé la commission onusienne concernant le droit pour chaque individu de se nourrir. Je me souviens à quel point il était bouleversé lorsqu’il revenait de ses voyages d’inspection en Afrique ou ailleurs. Il évoquait alors la mauvaise foi des dirigeants qu’il contactait afin de trouver des solutions. Rien d’autres que de beaux discours qui s’enlisaient le plus rapidement possible dans le néant. Mais est-ce une raison pour baisser les bras ? En aucun cas. Lorsque je vois dans notre société repue un nombre grandissant de nécessiteux faisant les poubelles, j’en ressens un grand malaise. Mais que fais-je concrètement ? J’écris certes des articles, mais cela ne fera pas manger tous ceux qui souffrent de la faim. Notre société se meut à deux vitesses, d’une part les nantis, de l’autre tous ceux qui dérangent. Lorsque des municipalités FN interdisent la mendicité, elle pratique l’exclusion. La raison : cela pourrait gêner les citoyens et les touristes. Une manière de se délester d’une mauvaise image. Peu importe le sort des pauvres. Nous ferions bien de nous dire, qu’aucun d’entre-nous est à l’abri d’une chute vertigineuse dans la pauvreté. Qu’il soit dit : elle touche de plus en plus les casses moyennes.
pm