Dans un pavillon du Parc floral de Paris, François Baroin et Valérie Pécresse ont lancé une OPA ayant pour but de récupérer la victoire de « La République en marche ! » en offrant au Président une majorité soi-disant stable, celle du parti « Les Républicain ». Rien que cela ! Le chef de file des conservateurs a été reçu comme un futur premier-ministre. On croit rêver… Certains de ses membres ont accepté la main tendue de l’Élysée, d’autres sont entrés dans le gouvernement comme son chef, Édouard Philippe. On s’est empressé de les mettre à la porte, grand bien leur face, car ils ont compris que le LR ne se remettra pas si vite de sa déconfiture électorale, tout au moins je le souhaite. Au lieu de faire l’analyse de la défaite du candidat Fillon, on fait comme si de rien n’avait été. Ce n’est pas seulement l’affaire Pénélope qui a été la cause de tous les maux, mais le bilan plus que mitigé de l’ère Sarkozy. Comme le PS, dont j’ai été un membre, il est évident que ces partis vont passer à la trappe, car ils sont le miroir d’un passé révolu. Celui du clivage gauche-droite qui paralyse de plus en plus la vie politique. Ce qui s’est passé au milieu des chrysanthèmes, tout au moins cela serait de mise, ressemble à un enterrement, où les participants veulent donner l’impression de fêter un mariage. C’est un secret de polichinelle que des fossés infranchissables lézardent ce parti. Qu’il y aura un jour un sauve-qui-peut. Peut-être après le 18 juin ou plus tard. Ce qui me sidère c’est de voir que des gens d’expérience ne sont pas en mesure de comprendre que leur temps est compté.

Je me suis posé pour ma part la question de la loyauté. De quitter une famille politique n’est pas facile à supporter. Mais si cela consiste à perdre toute lucidité, je pense que ses formations ont un effet Valium, qui rendent aveugle. C’est cette impression que j’ai eue en voyant ces militants se redonner du courage en répétant comme des perroquets qu’ils veulent sauver les valeurs de la droite. Quelle droite ? Quelle éthique ? Je ne vais pas jusqu’à demander à François Baroin d’adhérer à « La République en Marche », mais d’être un peu plus modeste dans ses revendications. Dans l’État actuel des lieux, je ne vois pas comment il pourrait y avoir une ouverture autre que celle de Bruno Maire ou d’Édouard Philippe. Je pense qu’il est plus correct d’annoncer la couleur. Ou bien c’est l’opposition ou c’est le rassemblement, mais aux conditions édictées par le Président de la République. Je suis de l’avis du Général de Gaulle, qui n’aimait pas, comme on le sait, la combine. C’est à prendre ou à laisser ! Cela ne veut pas dire d’être muselé, mais de suivre des règles de jeu qui encouragent des rapports courtois entre des personnes provenant d’horizons divers. C’est justement le message qu’a fait passé Emmanuel Macron et qu’une majorité de Français ont plébiscité. L’OPA de certains membres du LR vient mal à propos. Ce serait un retour en arrière que des nostalgiques du pouvoir absolu voudraient voir rétablis. J’appelle donc les candidats du mouvement « La République en marche ! » de ne pas se retenir dans leurs critiques, seulement pour ménager les uns et les autres. Il faut se battre pour la liberté ! Je pense qu’il est temps de le faire !

pm

http://www.lemonde.fr/elections-legislatives-2017/article/2017/05/20/legislatives-la-droite-lance-la-bataille-de-la-cohabitation_5131150_5076653.html

Pierre Mathias

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