Hier s’est déroulée la cérémonie funèbre pour le policier abattu la semaine dernière aux Champs-Élysée par Karim Cheurfi dans la cour d’honneur de la préfecture de police de Paris. Le compagnon de Xavier Jugelé, Étienne Cardiles, a dit devant le Président de la république, le premier-ministre et les deux candidats à la présidentielle, des mots que j’ai trouvé très émouvants : « Cette haine, Xavier, je ne l’ai pas parce qu’elle ne te ressemble pas, parce qu’elle ne correspond en rien à ce qui faisait battre ton cœur, ni ce qui avait fait de toi un gendarme puis un gardien de la paix. » Cette pensée représente pour moi plus qu’une oraison funèbre. Elle devrait servir de point de référence à une nation divisée, déchirée, meurtrie, où la haine de bien des citoyens détruit ce qu’il y a de plus noble en France : le respect des droits de l’homme. Je ne peux que saluer de telles paroles qui devraient faire réfléchir tous ceux qui avilissent ceux qui ne partagent pas leur avis. La campagne électorale a donné lieu à des injures qui ne sont pas dignes de notre peuple, de notre civilisation. Le respect devrait être la pièce maîtresse de la nation toute entière. Celles ou ceux qui parlent de patriotisme devraient réfléchir à sa signification. Il devrait rassembler, non pas diviser. Ce n’est que dans la tolérance et contre l’exclusion qu’il prend sa vraie dimension. Les mots peuvent tuer ! Cette phrase prend toute sa signification lorsqu’on observe ce qui se passe autour de nous. Bien des jeunes sont fanatisés par des propos qui les appellent au combat. Souvent ils voient la violence comme seul moyen de s’émanciper de leur misère mentale. Des jeunes gens qui ne se retrouvent plus dans notre société. Des personnes meurtries, rejetées par bien d’entre-nous, car ils ne correspondent pas à la vue qu’on se fait d’un brave citoyen. Tout cela ne justifie en aucun cas les meurtres comme celui de jeudi dernier, mais apporte peut-être un élément de réponse. Weiterlesen