Le grand écrivain Günter Grass est mort. Il avait 87 ans. Un homme qui s’est toujours impliqué dans un débat public, pour lequel la politique n’était pas une chasse-gardée, où les artistes et les intellectuels n’avait pas accès. Depuis l’époque de Willy Brand, il a soutenu le SPD d’une manière active, comme un soldat qui n’hésite pas à se mettre en première ligne. Et ceci en temps que patriote dont le rôle était d’agiter les esprits, comme dans ce poème, où il s’attaqua à la position de l’État d’Israël vis-à-vis de la politique menée contre les Palestiniens. Des responsables à Jérusalem ont accusé le lauréat du prix Nobel de littérature de l’année 1999, d’antisémite. Rien que cela ! Un social-démocrate ayant lutté au cours de toute son existence pour la tolérance. Malgré ces critiques acerbes, il n’a pas hésité de garder le cap ! C’est ce que j’admire chez lui. Il était un homme, qui se remettait toujours en question. Pendant des décennies il a traîné le boulet de l’histoire derrière lui. Il a attendu des années pour avouer qu’à l’âge de 18 ans il avait été enrôlé dans la Waffen-SS. Un jeune homme qui n’avait probablement qu’une idée en tête, celle de défendre son pays qui était en train de s’effondrer. Lui faire le reproche d’avoir composé avec les criminels de guerre est à mon avis hors-propos. Peut-être aurait-il dû l’avouer plus tôt ? Mais mieux vaut tard que jamais ! Peut-être le déchirement intérieur qu’il a connu toute sa vie, correspond à cette Allemagne d’après-guerre, où le peuple avait eu de la peine de comprendre la raison pour laquelle il s’était fourvoyé dans une telle catastrophe. Weiterlesen