Il y aurait ce matin eu d’autres sujets que j’aurais pu aborder, comme le revirement politique au Portugal ou les affaires de corruption dans le monde du football, mais je trouve plus important de rendre hommage à Helmut Schmidt qui est mort hier après-midi à l’âge de 96 ans à Hambourg. Il a joui jusqu’à sa fin de ses capacités mentales et était souvent présent dans des débats télévisés. Comme un des éditeurs de l’hebdomadaire « Die Zeit », il a participé activement au débat politique, mais en tant que journaliste. Les sujets actuels étaient au premier plan des ses réflexions, en particulier la crise européenne et les rapports avec la Russie de Poutine. Il mettait en garde de ne pas rompre le dialogue, au contraire de trouver de nouvelles options, ceci sans pour autant accepter les vues hégémoniques du président russe. Aussi la Chine était au centre de ses préoccupations. Il y attachait une très grande importance géopolitique et réclamait de la part des occidentaux une plus grande dose de pragmatisme. Le débat acharné sur les droits de l’homme semblait l’irriter. Une des grandes qualités de cet homme d’État exceptionnel, était la rigueur diplomatique. Pour lui la seule option était d‘œuvrer dans l’intérêt de l’Europe. Il considérait sa construction comme étant essentielle pour le maintient de la paix, loin des égoïsmes nationaux. Né peu après la première guerre mondiale, il a participé en temps que soldat de la Wehrmacht, au conflit engendré par Hitler. Il a vécu personnellement ce drame et en a été imprégné tout au long de sa vie. Une situation qui devait lui faire penser au cannibalisme. Il était fatal que des États frères s’entre-dévorent. Pour lui une raison essentielle de faire avancer l’amitié entre les peuples, avant tout entre la France et l’Allemagne. Weiterlesen