Depuis quelques semaines je ne prends plus de morphine. J’ai mis pas mal de temps pour pouvoir m’en passer. Je ne peux pas parler d’intoxication, car j’ai eu la chance de n’en être pas devenu dépendant. Lorsque mes douleurs ont atteint un pic, la question de l’utilisation du cannabis a été posée. Mon médecin, qui est aussi actif dans la recherche, m’a fait comprendre, que nous nous trouvions encore dans une période de tâtonnement, qu’il n’était pas encore possible d’en évaluer les conséquences en ce qui concerne les effets secondaires. Dans mon cas bien précis, je voulais tout faire pour que mon intellect ne s’atténue pas. Que je sois le plus éveillé possible. Ce n’est qu’en dosant d’une manière très précise les opiacés, qu’il a été possible pour moi de garder toutes mes facultés mentales. C’est au patient de dire aux praticiens jusqu’où ils peuvent aller. Mais il est connu que pour certaines pathologies le cannabis peut avoir des effets positifs. La raison pour laquelle, aussi la France, dès 2019, autorisera dans certains cas bien précis son utilisation. Mais cela se passera aussi dans l’intention d’en étudier d’une manière plus précise les effets. Mon médecin a participé au mois de novembre à un congrès aux États-Unis, où le thème principal a été le cannabis. Des scientifiques et des praticiens du monde entier y étaient présents. Ils durent constater qu’on en était encore aux balbutiements et qu’il fallait avant tout pouvoir constater quels étaient les nuisances précises pour tel ou tel patient et s’il y avait des incompatibilités ou pas. Dans certains cas cela peut avoir des effets contraires, ce qui n’est évidemment pas souhaitable. Dans mon cas bien précis, mon médecin me déconseilla d’en avoir recours, car il craignait que le cannabis puisse altérer mes facultés intellectuelles.

En Allemagne son utilisation à but thérapeutique est autorisée, la raison pour laquelle cette question était d’actualité pour moi. Il se pose la question, s’il est bon de plongé son corps et finalement sa tête, dans un état de torpeur, au lieu de s’attaquer d’une manière bien précise à la source de la douleur. C’est le dernier recours, si tous les autres médicaments n’ont pas eu d’effet. Il est clair que mon médecin y aurait eu recours, s’il n’avait pas eu d’autres alternatives. Pas question de fumer un joint sans une étude approfondie des causes de la douleur. Je suis heureux qu’il y ait été possible de la combattre avec d’autres moyens. Après bien des essais, il s’est avéré que la morphine pouvait m’être bénéfique. Mais pour me la prescrire, la clinique a fait d’innombrables tests, car mon foie et mes reins, qui étaient atteints, ne devaient pas être soumis à des médicaments qui les auraient mis encore plus à contribution. Pour moi les anti-inflammatoires, que les pharmaciens vendent sans prescriptions médicales, sont du poison. Il est pour un grand nombre de médecins incompréhensible qu’on en autorise la vente libre. Ils peuvent être mortels et représentent en fin de compte plus de danger que le cannabis, car ils sont en mesure de détruire les organes. Est-ce qu’une question de business ? Je le crains. C’est une démonstration de l’incohérence des lois. Mais personnes ne veut tuer le veau d’or. Il est connu que la vente de ces médicaments est des plus nocives, mais l’État semble s’en laver les mains.

pm

https://www.lemonde.fr/sante/article/2018/12/27/cannabis-therapeutique-l-agence-du-medicament-souhaite-une-experimentation-avant-la-fin-2019_5402789_1651302.html

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