Maintenant c’est le tour de France Télévisions : 500 emplois devront être supprimés jusqu’en 2020. Un phénomène qui touche tout les médias. Le sort des renvoyés est dans la plupart des cas tragique. Une personne au chômage à cinquante ans ne trouvera probablement plus un emploi et deviendra un assisté. Les journalistes qui connaissant une telle catastrophe peuvent en témoigner. Il n’y a plus d’alternative. Où qu’on regarde, il y a des débrayages. En particulier la presse écrite est menacée. Le chiffre d’affaire des journaux est en chute libre. L’internet en est une des causes. Cette évolution a une influence sur la qualité de l’information. Le regroupement de la presse, comme on l’observe un peu partout, est un frein à la libre parole. Les collègues vivent constamment dans la peur d’être renvoyés. Une perspective qui ne peut qu’engendrer une certaine médiocrité. On veut plaire afin de ne pas passer à la trappe. C’est parfaitement humain, mais désolant pour la bonne marche de la démocratie. La presse devrait être outil de contrôle mais elle ne l’est plus vraiment. La même situation se passe en Allemagne où le service public bât aussi de l’aile, souvent à cause d’une mauvaise gestion. Le redevance y est pour quelque chose. Lorsqu’on reçoit régulièrement de l’argent sans bouger le petit doigt, cela n’encourage pas forcément de bons investissements. Au lieu de se concentrer sur le programme, l’administration étouffe toutes ouvertures. En ne voulant prendre aucuns risques, elle a figé tous l’appareil de production. Les conditions de travail, en ce qui concerne particulièrement la télévision, ont diamétralement changé.
Il est possible aujourd’hui de produire avec des moyens limités des émissions de haute qualité. Avec des moyens techniques réduits il est possible d’assurer un bon programme. Que ce soient les caméras ou les unités de montage, il est possible de monter des films de haut niveau au coin d’une table de cuisine. L’ordinateur portable a remplacé des salles de montage. C’est avant tout dans le personnel responsable pour le programme qu’il faut investir. Pour compenser cela, il faudrait que l’administration se mette au diapason. Elle est trop lourde et paralyse la production. Le téléspectateur en supporte les conséquences. Il constate que ce qu’on lui sert, n’est pas au niveau de ce qu’il pourrait attendre. Il n’est pas étonnant qu’il y ait désaffection. Et pourtant par les temps difficiles que nous connaissons, ce serait le contraire qui devrait se passer. Les économies faites sur le dos de tous ceux qui assurent le programme, va dans le mauvais sens. Le rôle d’observateur de la société et son droit à la critique s’en trouve atténué par manque de moyens. Une autre cause de la déchéance des médias en général est le fait que l’internet. Aussi positif qu’une démocratisation de l’information puisse être, est la cause d’une certaine médiocrité. Personne ne se permettrait de produire des chaussures sans être cordonnier. J’aurais voulu plutôt fêter le 14 juillet au lieu de déplorer une situation sans retour. En tant que journaliste je me sens concerné. Ce serait du devoir des citoyens de veiller à la bonne marche de la presse. Pour eux le seul moyen de se faire entendre. Mais au lieu de cela, que de la passivité !
pm